L’opposant sénégalais, Ousmane Sonko, a été interpellé à son domicile à Dakar, le vendredi 28 juillet 2023, avant d’être transféré à la Brigade des affaires générales du tribunal de la capitale sénégalaise. Selon les avocats du leader du parti politique PASTEF, il est poursuivi pour « vol de téléphone portable » et « appel à l’insurrection ».Des motifs dont le premier apparaît ridicule qui été cependant confirmés par le procureur général de la République, dans un communiqué de presse, où il évoqué des éléments « constitutifs de faits pénalement répréhensibles » dont « des actes, déclarations, écrits et images ». Le procureur informe de l’ouverture d’une « enquête exhaustive pour divers chefs de délits et crimes » à l’encontre d’Ousmane Sonko et de toutes autres personnes impliquées.
Avant son arrestation, Ousmane Sonko avait déclaré, vendredi, sur sa page Facebook que des forces de sécurité étaient stationnées devant son domicile 24h sur 24. Il a ajouté avoir pris le téléphone d’une gendarme qui le filmait. « À mon retour de la prière du vendredi, ce 28 juillet 2023, des agents des renseignements généraux postés devant mon domicile 24 heures sur 24 se sont mis à me filmer. J’ai arraché le téléphone et demandé à la personne de le déverrouiller et d’effacer les images qu’elle a prises, ce qu’elle refusa.
Présentement, une forte équipe de la gendarmerie fait le guet devant mon domicile, comme vous pouvez le voir, et semble prête à en défoncer la porte. Je rappelle aussi que ces mêmes FDS m’ont volé des biens constitués de 4 téléphones portables, d’un ordinateur MacBook Pro, de mon arme avec l’autorisation afférente, d’une valise contenant des habits et d’une somme de deux millions de Fcfa, lors de mon kidnapping à Koungheul. Je demande au peuple de se tenir prêt pour faire face à ces abus sans fin », a-t-il relaté.
Le parti PASTEF a réclamé la libération immédiate de son leader et a appelé les partisans de la formation politique à se mobiliser pour « résister constitutionnellement à cette arrestation ». Ousmane Sonko a été condamné, le 1er juin 2023, à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ». Une peine qui le rend inéligible à la présidentielle de 2024, affirment des juristes et des observateurs.
Donnant son avis sur ce que subit l’opposant sénégalais, Ousmane Sonko, l’opposant français Jean-Luc Mélenchon, a soutenu, dans un tweet fait, le vendredi 28 juillet 2023, qu’il s’agit d’une cabale politique. « Ousmane Sonko arrêté au Sénégal. La machine à régler les comptes politiques par voie de Justice et de Police est relancée. Le Sénégal mérite mieux. Grande inquiétude », a-t-il écrit. A noter que la condamnation en début juin 2023 avait occasionné de violentes manifestations dans plusieurs villes au Sénégal qui ont fait au moins 16 morts, selon les sources officielles. Bien plus, soutient le parti d’Ousmane Sonko.
Didier Depry
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