Les deux principaux mouvements palestiniens, le Fatah et le Hamas, contre lequel Israël guerroie à Gaza, doivent se réunir à Pékin samedi 20 et dimanche 21 juillet 2024 pour tenter de mettre fin aux différends qui les opposent depuis des années. Cette initiative diplomatique chinoise illustre la volonté de jouer un rôle de médiateur en dehors de sa zone et sur un terrain habituellement sous influence russe et américaine.
La Chine doit accueillir ce week-end du 20 juillet de hauts responsables des deux principaux mouvements palestiniens le Fatah et le Hamas. Pékin a indiqué, mardi 16 juillet, vouloir œuvrer à la « réconciliation » entre les deux camps rivaux. « L’objectif de cette réunion est de mettre fin à la division en prenant des engagements et de parvenir à un accord sur la forme des relations entre les fractions palestiniennes dans les étapes à venir », a indiqué Sabri Saïdam, secrétaire général adjoint du Comité central du Fatah, le parti du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Rapporte la radio française RFI.
Selon des sources au sein du Fatah, mouvement fondé par le dirigeant palestinien historique Yasser Arafat, la délégation du Hamas à Pékin sera dirigée par son chef Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar. Celle du Fatah doit être emmenée par le vice-président du parti Mahmoud al-Aloul. Les deux mouvements sont irréconciliables depuis le coup de force du Hamas ayant chassé l’Autorité palestinienne de la bande de Gaza en juin 2007. Cela était l’aboutissement de plus d’un an de crise politique et de violences ayant suivi la victoire du Hamas aux législatives de janvier 2006. Mais la guerre menée par Israël à Gaza contre le mouvement islamiste Hamas, déclenchée par l’attaque sans précédent de ce mouvement sur le sol israélien le 7 octobre 2023, a relancé les appels à des discussions.
L’Autorité palestinienne exerce un pouvoir limité sur des portions de territoire de la Cisjordanie occupée, en proie depuis le 7 octobre 2023 à une flambée de violences meurtrières liée au conflit israélo-palestinien et à l’explosion de nouvelles colonies israéliennes. À l’issue d’une réunion des deux mouvements palestiniens fin avril à Pékin, la diplomatie chinoise avait jugé les échanges encourageants. La Chine a exprimé l’espoir de pouvoir pousser à « la réconciliation intra-palestinienne », après avoir supervisé et facilité le spectaculaire rapprochement diplomatique de 2023 entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Mais une nouvelle rencontre des deux délégations prévue en juin avait été reportée, le Hamas critiquant alors le refus du Fatah de participer à de nouveaux échanges. Plusieurs tentatives de réconciliation entre les deux mouvements ont été menées, via différents médiateurs, encore en 2022 en Algérie, jusque-là sans déboucher sur un accord.
Légende photo : Les dirigeants du Fatah et du Hamas.
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