Dr Justin Koné Katinan, membre de la direction du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), la formation politique dirigée par l’ancien chef d’Etat, Laurent Gbagbo, a animé, le jeudi 16 janvier 2025, à Abidjan-Cocody, la première édition de la nouvelle année de la « Tribune du PPA-CI », conférence de presse au cours de laquelle ce parti de l’opposition ivoirienne se prononce sur l’actualité nationale et internationale. Justin Koné Katinan a présenté un rapport de l’ONU, daté du 2 décembre 2024, qui a été également remis, dit-il, au gouvernement ivoirien. Abondant dans le même sens que le président de son parti, Laurent Gbagbo, qui parlait d’un courrier adressé au pouvoir ivoirien par l’ONU. « Non, nous n’avons reçu aucune lettre de l’ONU », avait réagi le ministre Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement.
A l’entame de son intervention, Dr Justin Katinan Koné, a soutenu que pour son parti, le PPA-CI, pour « la Côte d’Ivoire être le pays de toutes les sommes des peurs lors des joutes électorales ». Mais il souhaite que la démocratie soit intégrée dans le choix de son président en suivant l’exemple du Ghana et du Sénégal devenus désormais, dira-t-il, des locomotives. C’est pour cela que le PPA-CI demande un débat autour des questions conflictuelles notamment l’inscription de l’ancien président de la République Laurent Gbagbo sur la liste électorale et admettre sa candidature pour l’élection présidentielle de 2025, la mise en place d’une nouvelle commission électorale indépendante et l’audit de la liste électorale ou sa reprise de façon intégrale.
Et Justin Katinan de souligner que l’insistance du PPA-CI sera constante tant que ces questions ne sont pas prises en compte par le pouvoir du président de la République, Alassane Ouattara. Selon Koné Katinan, il s’agit d’une préoccupation que les militantes du PPA-CI ont exprimée avec véhémence lors de leurs assises organisées le samedi 11 janvier 2025 au Palais de la Culture d’Abidjan-Treichville. Une préoccupation, croit savoir Koné Katinan, qui rejoint la recommandation de l’ONU faite au gouvernement ivoirien d’inscrire Laurent Gbagbo et révélée par le concerné au cours du Comité central de son parti tenu, le samedi 4 janvier dernier, à Abidjan-Cocody.
Le rapport de l’ONU du 2 décembre 2024
A cet effet, soutient Koné Katinan, dans ses rapports du 1er juillet 2024 et du 2 décembre 2024 sur la situation générale en Afrique de l’Ouest, le Bureau de l’ONU a relevé des réservés sur la conduite des opérations de préparation des élections de 2025. Au point 8 du rapport du 2 décembre 2024, la Commission électorale indépendante (CEI) a actualisé le découpage des circonscriptions électorales. L’opposition dans son entièreté a critiqué de façon ouverte et publique le découpage réalisé par la CEI, structure en charge des élections. Le PPA-CI s’est levé également contre l’inéligibilité de son candidat à l’élection présidentielle de 2025 du fait d’une condamnation de justice.
Selon Justin Koné Katinan, la non-inscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale ne se justifie pas, vu que 51 personnes proches de l’ancien président de la République et de l’ancien Premier ministre, Guillaume Soro, condamnées dans le même contexte de la crise postélectorale ont été graciées en 2020. Le même rapport du 2 décembre 2024 de l’ONU, en son point 68, mentionne le renforcement continu de la gouvernance démocratique dans certains pays comme le Sénégal et le Ghana où le rôle du conseil constitutionnel dans la résolution de la tension préélectorale a encore mis en valeur le rôle critique de la loi fondée sur des institutions responsables et inclusives. Le Ghana a prouvé la force démocratique de ses institutions y compris le choix des candidats au sein des partis politiques.
Le PPA-CI critique le régime RHDP
L’effort de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire n’a pas été oublié par l’ONU, dans son rapport, qui a invité les structures de gestion des élections à se convaincre que les préparatifs ainsi que les élections à venir sont inclusives et participatives. Ces rapports, a affirmé Justin Koné Katinan, ont été remis à Laurent Gbagbo et au gouvernement ivoirien. Passé ce préliminaire, le conférencier a informé la presse que cette «Tribune du PPA-CI » parlera, d’une part, de la violation des droits de l’homme et les conditions des militants et pro- Gbagbo ; d’autre part, le bilan de l’année 2024.
Sur le premier thème, il a dénoncé, constate-t-il, la restriction tous azimuts des libertés, la violence comme moyen de règlement des contradictions au détriment du dialogue, la promotion du communautarisme qui affaiblit la nation, la corruption qui fausse intégralement les indicateurs de performance de l’économie et le déni de justice.
Sur cet aspect de la restriction des libertés, Dr Justin Kaitinan a accusé le gouvernement d’avoir franchi les limites en muselant les partis politiques et la société civile par la mesure de révision de l’article 185 du code pénal. S’agissant de la violence comme moyen gestion des contradictions, le conférencier a parlé des militants proches de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro ainsi des membres de la société civile arrêtés et incarcérés au pôle pénitentiaire d’Abidjan (anciennement Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan). Sur le second thème qui concerne le bilan de 2024, ce haut responsable du PPA-CI estime que le pouvoir Ouattara a échoué sur tous les plans, économique et social.
Marcel Zokou
Légende photo : Koné Katinan lors de la conférence de presse intitulée « Tribune du PPA-CI ».
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