Remblayage illicite à Abidjan : le gouvernement va sévir

Face aux conséquences néfastes sur l’écosystème et la vie humaine du phénomène du remblayage, qui vise à gagner du terrain sur l’eau en déversant des tonnes de sable, le gouvernement a décidé de sévir.

Les baies de la lagune Ebrié sont confrontées aux phénomènes de dragage et de remblayage. En 2019, ce sont plus de 2,2 millions de m2 qui ont été remblayés dans le district d’Abidjan. Notamment à Treichville avec 762 309 m2, Port-Bouët 634 134 m2 et Koumassi 597 342 m2. Avec cette pratique, la lagune en zone de Biétry avait perdu près de 30% de sa surface initiale en 2021.

Il résulte d’une étude minutieuse menée dans le district d’Abidjan qu’en 2021, sur les 20 sites en cours de remblayage, seuls deux étaient en règle. Tirant la sonnette d’alarme sur cette pratique frauduleuse, le gouvernement a exhorté, déjà en mai 2021, les propriétaires de dragues et maîtres d’ouvrage des travaux de remblayage à se conformer à la réglementation en vigueur.

Sur le plan institutionnel, le gouvernement a adopté, en 2019, un décret interdisant le remblayage, les aménagements par endiguement, enrochement ou par tous autres types de travaux des rivages de la mer ainsi que des voies d’eau intérieures, en vue de résoudre les problèmes de sûreté, de sécurité de la navigation et de l’appropriation irrégulière du domaine public maritime, fluvial et lagunaire.

Le gouvernement est allé plus loin en interdisant des opérations de remblayage réalisées à des fins économiques. Une brigade spéciale de lutte contre le remblayage anarchique du domaine public maritime et fluvio-lagunaire a été également instituée.

La persistance du phénomène a conduit le gouvernement à arrêter des mesures conservatoires, au sortir du conseil des ministres du 23 février 2022. Il s’agit notamment, de la suspension immédiate de tous les travaux de remblayage en cours jusqu’à la clarification foncière desdits remblais et de leurs impacts environnementaux, ainsi que la consultation préalable de l’Administration des Affaires maritimes et Portuaires avant la délivrance de toute autorisation de dragage.

Tout comme la saisie des équipements de dragage fait à des fins de remblayage de la lagune et l’aménagement et la sécurisation du domaine public fluvio-lagunaire pour empêcher sa recolonisation.

Toutes ces mesures sont la preuve de la volonté des autorités gouvernementales de combattre ce phénomène qui réduit, de façon importante, la surface lagunaire.

Le remblaiement et le dragage concourent à la survenue des inondations, Ce phénomène Impacte la nappe phréatique tout en favorisant la destruction de l’écosystème marin et fluvio-lagunaire.

Phénomènes très dangereux pour l’écosystème et la santé des populations riveraines, le remblayage constitue un obstacle majeur à l’atteinte du développement durable.

 

Source : CICG

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