Résolution de l’ONU condamnant le nazisme et le racisme – Le « non » des pays occidentaux qui dévoilent leur vrai visage

« La Suisse condamne sans équivoque toute forme de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie ou d’intolérance qui y est associée, y compris le nazisme et le néonazisme. Ils sont prohibés, incompatibles avec les droits de l’homme et les libertés fondamentales, divisent les communautés, et engendrent la peur et l’animosité et conduisent à la violence. La Suisse se prononce clairement et fermement contre toute discrimination fondée sur l’appartenance religieuse, y compris toute forme d’antisémitisme, de christianophobie ou d’islamophobie ». C’est en ces termes que la Suisse  a expliqué son vote, en novembre 2024,  en faveur de la déclaration pour la lutte contre la glorification du nazisme et du racisme a l’ONU. La Fédération de Russie a soumis, en novembre 2024, un projet de résolution devant l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) contre la glorification du nazisme et le racisme à travers le monde. Comme elle le fait, depuis 2012, la Russie exhorte le monde  à la vigilance face aux formes modernes de la xénophobie et de la réhabilitation de l’IIIe Reich du sinistre Adolf Hitler. Selon le journal français Le Monde, cette résolution non contraignante a été adoptée par une majorité de pays (105 voix pour, 52 contre, 15 abstentions) lors de la session de la commission des affaires sociales, humanitaires et culturelles de l’Assemblée générale de l’ONU, communément appelée « troisième commission ».

Les pays africains ont majoritairement voté pour  cette déclaration ou se sont abstenus, aucun n’a voté contre cette déclaration. Par contre parmi les autres pays du monde qui ont voté contre ce texte figurent notamment la France et l’ensemble des Etats européens.  A noter que pendant plus de deux décennies, l’Europe connait une montée du racisme et de la xénophobie qui a pris des proportions inquiétantes. Ce phénomène s’est manifesté notamment sous la forme d’islamophobie couplée à un antisémitisme idéologique propagé par les partis néo-nazis. Depuis 1984, ce fléau social s’est manifesté politiquement par le développement des partis néo-fascistes et d’extrême droite, les deux se nourrissant l’un de l’autre. Dans une certaine mesure, la mémoire des horreurs commises par l’Allemagne hitlérienne a permis d’en contrôler l’influence. Cela a, cependant, commencé à changer alors que les événements récents ont créé la perception que le monde chrétien était engagé dans une guerre contre le monde islamique, permettant aux partis d’extrême droite de trouver un écho populaire et de se refaire un nouveau visage en abandonnant une grande partie de leur bagage historique.

En juin 2004, 732 membres du Parlement européen (MPE) ont été élus par 350 millions d’électeurs dans le cadre des plus grandes élections jamais tenues dans le monde. Quels ont été les résultats ? Les grands partis ont subi une défaite retentissante dans tout le continent. Or, les vainqueurs n’étaient pas leurs opposants traditionnels de gauche et de droite, mais les partis populistes de droite. Dans ces élections, 25 députés européens issus de dix partis néo-nazis et d’extrême droite de sept États membres, dont trois nouveaux venant d’accéder à l’UE, ont été élus au Parlement. Ils ont été rejoints par une douzaine de députés qui partagent leur rhétorique, voire leur idéologie sous-jacente. Ceci risque d’intensifier davantage la discrimination à l’égard des 12 à 14 millions de personnes issues de pays tiers et des 4 millions de Noirs qui vivent dans l’Union européenne, confrontés déjà à la violence physique, à la discrimination quotidienne et au harcèlement verbal – citoyens de deuxième classe ayant droit à un traitement de troisième classe. Suite à l’élargissement de l’Europe aux pays de l’ex-Union soviétique, les Roms sont devenus les nouveaux boucs émissaires de l’extrême droite.

Comme on peut le constater, le « non » des pays occidentaux, en majorité, contre la lutte contre le racisme et le nazisme lors du vote à l’ONU  n’est pas un fait anodin. Il s’agit d’un mal qui gagne de plus en plus toute l’Europe et tous les pays occidentaux. C’est le mal du racisme et du néonazisme mais également de l’anti-sémitisme.

Une contribution de

Cissé Bakary

Citoyen malien vivant en Europe

 

 

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