« Nous avons obtenu le renvoi de l’audience pour le 5 avril 2023. Nous y serons, Inshallah. L’objectif de l’assignation est la dissolution du parti PSDA. Les motifs avancés violent la charte des partis de 2005 en son article19 et la constitution de 1992. C’est une première en République du Mali ».
Ces propos sont d’Ismaël Sacko, président du parti social-démocrate africain (PSDA) du Mali. Des propos contenus dans sa déclaration ci-dessous adressée à la classe politique malienne, à la société civile et à tous ceux qui sont épris de démocratie et de liberté. Contraint à l’exil, c’est depuis l’extérieur que l’ancien Conseiller spécial de feu le président élu Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) puis du président de la Transition, Bah N’Daw, suit et dénonce le sort que subit sa formation politique menacée de dissolution par le régime de Transition militaire du colonel Assimi Goita.
Pour rappel, le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation du Mali via la direction générale du contentieux de l’Etat a envoyé, le 21 mars 2023, au siège du PSDA, une assignation aux fins de dissolution de cette formation politique.
Le mercredi 22 mars 2023, des responsables et l’avocat du parti, Me Dana Coulibaly, se sont présentés devant le tribunal de Grande Instance de la commune 2 de Bamako. Ils ont pu obtenir le renvoi de l’audience au 5 avril 2023. Un fait demeure certain, la dissolution du PSDA apparaît inéluctable. C’est face à cette situation de déni de la démocratie et des libertés au Mali que le président du PSDA, Ismaël Sacko, lance cet important appel aux leaders et militants politiques ainsi qu’aux acteurs de la société civile de son pays.
À L’ENSEMBLE DE LA CLASSE POLITIQUE, DES REGROUPEMENTS DES PARTIS POLITIQUES ET AUX DÉMOCRATES ENGAGÉS POUR LA RESTAURATION DE L’ÉTAT DE DROIT ET LA DEMOCRATIE AU MALI
Estimés Présidents,
Camarades militantes et militants,
L’avènement de la démocratie et le pluralisme démocratique consacrés dans notre constitution de 1992 sont le fruit de hautes et âpres luttes couronnées en 1991.
Nous étions lycéens et étudiants épris des questions de justice. Nous nous sommes engagés sous la bannière de l’AEEM pour gagner le combat des libertés.
Je voudrais en cette circonstance saluer la vision lucide, objective et opportune des forces démocratiques qui, sans exclusion aucune pour le sens de l’honneur de la dignité au bénéfice du peuple malien jadis opprimé, ont su tenir le flambeau de l’éveil des consciences.
C’est au nom du sang versé par nos martyrs où chacun d’entre nous a perdu un ami, un compagnon ou un malien, que j’en appelle chacune de vos formations au sens de l’engagement et de la responsabilité face à l’histoire.
C’ est avec consternation mais sans surprise aucune que notre parti, le PSDA a reçu une assignation en justice le mardi 21 mars 2023 afin de se présenter devant le tribunal de la commune 2, mercredi 22 mars 2023.
Nous avons obtenu le renvoi de l’audience pour le 5 avril 2023. Nous y serons, Inshallah.
L’objectif de l’assignation est la dissolution du parti PSDA .
Les motifs avancés violent la charte des partis de 2005 en son article 19 et la constitution de 1992.
C’est une première en République du Mali.
Nous pouvons en déduire que c’est un aveu d’impuissance et une volonté dictatoriale d’étouffer le débat politique dans notre pays.
La junte militaire malienne a décidé de bâillonner nos formations et leaders politiques afin d’éviter toute contradiction.
Je voudrais compter sur l’ensemble de la classe politique pour agir ensemble et mettre en échec le principe de pensée unique.
Au demeurant, permettez-moi, de remercier les leaders des formations politiques, des regroupements de partis et de la société civile, des personnalités indépendantes maliennes et non maliennes qui ont exprimé au PSDA leur soutien et leur indignation face à cette violation flagrante de nos lois.
Nous avons le devoir de faire respecter l’état de droit dans notre pays.
Au-delà du PSDA, ce sont les formations politiques qui sont visés. Le PSDA n’est qu’un bouc émissaire.
Faisons en sorte que l’histoire retienne que face à la dictature, la démocratie a triomphé. Refusons de courber l’échine et toutes formes de servilité.
Refusons toute tentative émanant de la Junte d’exercer toute forme de pouvoir illusoire sur Nous.
Ne les aidons pas à forger les chaînes avec lesquelles, ils nous retiennent prisonniers.
Nous devons, ensemble, gagner la bataille de la vérité contre l’injustice et contre l’abus de pouvoir.
Ensemble, nous devons mettre en échec le mensonge d’Etat et poser les jalons d’une véritable reconstruction de la nation malienne sur la base de la probité, du don de soi et être au service des maliens.
Dans l’espoir que le droit sera dit, le PSDA sollicite davantage votre soutien politique car nous revendiquons tous et toutes, une gouvernance démocratique vertueuse dans une société plurielle.
Le Mali « Un et indivisible », démocratique et républicain est notre œuvre commune et un héritage que nous devons sainement léguer à la future génération.
Salutations militantes.
Le 30 mars 2023
Ismaël SACKO
Président du PSDA
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