Rififi à la Commission électorale nationale (CEI), pourrait-on dire, 48 heures après le lancement national de la révision de la liste électorale (Rle), organisé à Guiglo, région du Cavally, le samedi 20 octobre 2024, par Coulibaly kuibiert Ibrahime, président de l’institution électorale ivoirienne. Le patron de la CEI a expliqué, à la place mythique place Félix Houphouët-Boigny de Guiglo, les motivations du choix du chef-lieu du Cavally, puis donnée le coup d’envoi de l’opération de recensement au terme de son discours visant, selon lui, à « sacrifier à un rituel ». Cela à un an de l’élection présidentielle de 2025.
Ainsi au sein du groupe scolaire résidence 1 qui l’a accueilli pour ce coup d’envoi, en présence de la presse nationale au grand complet, le président de la CEI a abordé face aux agents recenseurs visiblement enthousiastes, la question de l’inscription des nouveaux majeurs sur la liste électorale. En la matière, il a défini un fait nouveau dans l’histoire du recensement électoral en Côte d’Ivoire. Il s’agit de se faire recenser muni de sa carte nationale d’identité ainsi que d’un extrait d’acte de naissance.
« Alors est-ce que tout le monde a bien compris cette étape ? Il est bon de le préciser, je vais reprendre. Je vous explique. Quand le requérant vient avec sa carte nationale d’identité, nouvelle formule, les noms et prénoms du père et de la mère ne sont pas inscrits au dos, donc on demande au requérant d’envoyer l’extrait de naissance où sont mentionnés les noms et prénoms de ses parents. Et nous vérifions et nous remettons à l’agent formulaire qui va se charger de remplir le formulaire », a expliqué avec conviction Coulibaly kuibiert Ibrahime, devant les élus et autres hauts cadres de la localité, dans la salle de classe, exiguë pour la circonstance.
Le patron de la CEI s’est-il fourvoyé lors de son cours instaurant l’utilisation désormais d’un extrait d’acte de naissance en appui à la carte nationale d’identité pour s’inscrire sur la liste électorale ? Toujours est-il que 48h après les explications du magistrat hors hiérarchie, la CEI qu’il dirige a pris, contre toute attente, à travers un communiqué officiel daté du lundi 21 octobre 2024, le contre-pied de ses déclarations faites à Guiglo. « La commission électorale indépendante, CEI, porte à la connaissance des populations ivoiriennes que dans le cadre du recensement électoral les pièces exigées pour une première inscription sur la liste électorale sont les suivantes : la carte nationale d’identité en cours de validité ou le récépissé d’enrôlement délivré par l’ONECI ou le certificat de nationalité. La production d’un acte de naissance n’est donc pas obligatoire et ne doit donc pas être exigée aux requérants ». Ce communiqué est signé en P.O par le secrétaire général permanent de la CEI, M. Kouamé Adjoumani, ancien président de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme, LIDHO. Pour cette cérémonie qui a eu lieu dans l’ouest ivoirien, Coulibaly kuibiert Ibrahime qui considère la région du Cavally comme faisant partie des régions au faible taux d’inscrits sur l’échiquier national, a aussi insisté sur le fait que seules les personnes remplissant les conditions d’éligibilité « peuvent se présenter à nos guichets ».
Autre précision, toujours selon lui, une grande affluence des requérants pourrait donner lieu à une prolongation de l’opération dont la fin est prévue pour le 10 novembre 2024. « Si nos guichets sont engorgés par les jeunes, nous aviserons », a-t-il affirmé lors de cette cérémonie marquée par la présence de la ministre d’État, Anne Désirée Ouloto, du RHDP, le parti présidentiel et de l’ancien ministre Hubert Oulaye, député de Guiglo sous-préfecture, du PPA-CI, parti d’opposition dirigé par l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo.
Félix Teha-Dessrait
Envoyé spécial dans le Cavally
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Coulibaly kuibiert Ibrahime face aux agents recenseurs, donnant le coup d’envoi de l’opération de la Révision de la liste électorale le à Guiglo.
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