Après la première édition qui s’est déroulée à Sotchi en 2019 et qui avait réuni 45 chefs d’Etat africains, le deuxième rendez-vous du sommet Russie-Afrique se tient aujourd’hui, jeudi 27 juillet 2023, et s’achève demain, vendredi 20 juillet, à Saint-Pétersbourg en Russie. Selon des sources diplomatiques africaines sur place, ce sommet qui vise à renforcer les relations diplomatiques, économiques et sécuritaires entre le continent africain et la Fédération de Russie a enregistré l’arrivée de 22 chefs d’Etat africains qui prennent part aux assises avec leur homologue russe, Vladmir Poutine.
Sur les 54 pays africains, 49 pays ont fait le déplacement c’est-à-dire la quasi-totalité des nations du continent ont répondu à l’invitation de Vladmir Poutine, en dépit des pressions occidentales, affirme Moscou, pour ne pas que les pays africains participent au sommet. Parmi les grands pays africains absents, au plus haut niveau, on pourrait noter, par exemple, la Côte d’Ivoire et la République démocratique du Congo (RDC). Le congolais Félix Tshisekedi ne s’est pas rendu en Russie parce que son pays abrite les Jeux de la Francophonie. Quant à l’ivoirien Alassane Ouattara, il s’est fait représenter, en définitive, par l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire en Allemagne, le général Philippe Mangou. C’est le ministre délégué auprès de la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Diaspora, Kacou Houadja Léon Adom, qui était annoncé avant que son arrivée ne soit annulée et remplacée par celle de l’ambassadeur Mangou. Aucun communiqué officiel n’a expliqué tous ces changements.
Toujours selon des participants à Saint-Pétersbourg, ce sont environ 80.000 personnes qui sont arrivées pour ce sommet Russie-Afrique. Dirigeants politiques, opérateurs économiques, acteurs de la société civile, journalistes etc. sont tous en terre russe pour cet important rendez-vous. Les questions liées au numérique, aux engrais pour le développement agricole, à la science et l’éducation sont à l’ordre du jour de ce sommet et en marge des assises. Plusieurs panels sur les questions de science, de technologie et de développement se tiennent depuis hier. Les opérateurs économiques russes intéressés par les opportunités en Afrique échangeront avec leurs homologues africains pour évoquer les conditions d’investissement.
Au niveau des chefs d’Etat, un sujet important sera abordé entre Vladmir Poutine et ses homologues du continent, c’est la question de la fourniture de l’Afrique en céréales notamment en blé. Moscou a décidé récemment de ne pas renouveler sa participation à l’accord qui permettait à l’Ukraine d’exporter ses céréales via la mer Noire, malgré le blocus russe. Un retrait qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’inflation et la sécurité alimentaire du continent africain où de nombreux pays affichent une forte dépendance au blé russo-ukrainien. Au dire de sources diplomatiques africaines, les dirigeants de l’Afrique présents vont clairement exposer à leur partenaire russe, les graves conséquences qu’engendre, pour les populations africaines, la position de la Russie.
De son côté, la Russie pourrait rassurer les pays africains, rapportent des médias, d’autant que Moscou promet « des annonces » allant dans le sens d’un « meilleur accès à la nourriture, aux engrais, aux technologies et aux ressources énergétiques » pour l’Afrique. A noter, par ailleurs, que pour faciliter ses exportations de céréales, de matériel agricole et surtout d’engrais, la Russie réclame un allègement des sanctions économiques qui la visent. En parallèle, Vladimir Poutine a d’ores et déjà promis de « remplacer les céréales ukrainiennes à destination de l’Afrique » et d’aider « les pays dans le besoin » à travers des donations spécifiques. Moscou a déjà procédé, ces derniers mois, précise RFI, à des dons stratégiques d’engrais à destination de certains pays africains qui rencontrent des difficultés d’approvisionnement.
Didier Depry
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