Tensions économiques en Afrique et dans le monde  – Crise énergétique, guerre en Ukraine et sanctions contre la Russie, trois destins mêlés

Le conflit armé entre la Russie et l’Ukraine qui a été déclenché en  février 2022 continue d’avoir des impacts irrémédiables sur l’offre et la demande énergétique mondiale, estime l’AIE dans dernier rapport annuel de 2022. Géante du secteur, la Russie est fortement pénalisée par ces changements majeurs. Mais en plus de cela, la Russie subit fortement les conséquences des sanctions économiques prises contre Moscou par les pays occidentaux, avec à leur tête les Etats-Unis d’Amérique.

Les prix du carburant ont flambé en Europe, aux Etats-Unis, en Afrique et à travers le monde entier. Avec leur corollaire, l’augmentation vertigineuse des prix des denrées de première nécessité. Evidemment, ce sont les populations des pays pauvres notamment de l’Afrique qui en subissent les graves conséquences, avec pour menace la famine dans certaines zones du continent comme la corne de l’Afrique. 

Les prix du pétrole, du gaz et de l’électricité ont augmenté en Europe, aux Etats-Unis et à travers le monde. Les solutions pour sortir le monde de cette grave crise énergétique sont d’une part, mettre fin maintenant par le dialogue et la diplomatie, la guerre en Ukraine ; d’autre part, annuler les sanctions économiques occidentales contre la Fédération de Russie. Seules ces solutions pourront sauver le monde, aussi bien les pays riches que les pays pauvres qui sont tous interdépendants les uns et les autres en matière d’énergie.

En 2022, le chef de l’Etat de la Chine, Xi Jinping, avait appelé les dirigeants du G20 à s’opposer fermement à une instrumentalisation des produits alimentaires et de l’énergie tout en réclamant la levée des sanctions notamment celles qui touchent la Russie. D’autant qu’il y a des liens très étroits entre la guerre en Ukraine, les sanctions économiques contre la Russie et la crise énergétique actuelle dans le monde.  La guerre en Ukraine a des impacts très forts sur à peu près tout le spectre du secteur énergétique :

le pétrole, le gaz naturel, le charbon, le nucléaire et l’électricité. Il est donc logique de se dire que si l’on veut essayer de résoudre la crise actuelle de l’énergie, il faut essayer de trouver des solutions à la guerre. D’autant plus que l’un des deux participants à cette guerre, la Russie, est une puissance énergétique majeure. La Russie a les plus grosses réserves gazières prouvées au monde. La Russie a également les sixièmes réserves pétrolières prouvées dans le monde et, enfin, c’est un grand pays de charbon. Donc, il y a une intrication majeure entre cette guerre et les questions énergétiques.

L’Union européenne achète, depuis dizaines d’années, beaucoup d’énergies fossiles à la Russie : pétrole, produits raffinés, gaz naturel, charbon. Mais dans le cadre de la guerre en Ukraine, l’Union européenne a décidé, au printemps 2022, de se passer à moyen terme, voire à court terme, du pétrole russe mais aussi des produits raffinés, du gaz naturel et du charbon de la Russie. C’est un défi unique dans l’histoire de l’Union européenne, sans précédent, eu égard au poids que représentait la Russie. Cela génère un problème d’approvisionnement, il faut donc que l’Union européenne trouve d’autres fournisseurs. Ce qui apparaît difficile. Conséquence la  consommation abaissé en Europe, notamment gazière. Et par ailleurs, il y a un problème de prix car la guerre a poussé à la hausse les prix de l’énergie pétrole et donc carburant, gaz naturel, charbon, électricité. 

La Russie se tourne désormais vers l’Est pour trouver de nouveaux marchés pour le gaz qu’elle exportait jusqu’ici vers l’Europe. Mais « les sanctions sapent les perspectives de nouveaux grands projets de GNL russes, et les longues distances vers les marchés alternatifs rendent les nouvelles liaisons de gazoduc difficiles », explique l’AIE. Dans ses différents scénarios, l’agence estime que le revenu net de la Russie provenant des exportations de gaz va passer de 75 milliards dollars en 2021 à 25 milliards en 2030.

« Dans les économies émergentes et en développement, les ménages les plus pauvres consomment neuf fois moins d’énergie que les plus riches, mais consacrent une part bien plus importante de leurs revenus à l’énergie », souligne l’AIE. Qui rappelle que la demande mondiale d’électricité va augmenter de 25 à 30 % d’ici 2030. Et dans ce schéma, les énergies renouvelables, portées par le solaire photovoltaïque et l’éolien , joueront un rôle crucial. Mais les pays comme ceux de l’Afrique ne pourront pas faire face à l’acquisition des énergies renouvelables. D’autant qu’en Afrique, le pays sont confrontés aux problèmes existentiels de leurs populations. Qui doivent faire face à la famine puisque la situation est devenue plus que pénible avec pour conséquence, la flambée des prix des denrées alimentaires.

Nedson Djinsou 

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