Dans cette tribune au vitriol qu’il a intitulée « La junte Assimite, le goulot d’étranglement du peuple malien qui ne cesse de retenir son souffle face à l’incurie », le président Parti social-démocrate (PSDA), Ismaël Sacko, contraint à l’exil par le régime de transition militaire dans son pays, jette un regard critique sur la gouvernance du colonel Assmi Goita. Il conclut à un échec et appelle les militaires à céder le pouvoir en février 2024 à un régime civil démocratiquement élu.
Il est coutume d’entendre dire que « les maliens seuls savent ce qui est bien pour eux ». Cette maxime n’est toujours pas vérifiée d’autant plus que la foule populaire induite en erreur par des loubards virtuels dits propagandistes s’arrogent le pouvoir du peuple. La foule n’est pas le peuple.
Pour preuve, la sortie populaire non spontanée mais organisée par le gouvernement et sa junte, le 14 janvier 2022, avait mobilisé des maliens de Bamako et de certaines capitales régionales pour soutenir la junte Assimite sans aucune dividende si ce n’est l’aggravation de la pauvreté.
Désormais, les Assimites ont déclaré cette journée « Journée de la souveraineté retrouvée ». Comment peuvent-ils parler de souveraineté retrouvée alors qu’ils sont alliés ventre à terre, courant fin juin 2023, quémander du blé à Moscou ?
Résultat des courses de leur incurie et de leur pilotage à vue : les maliens agonisent et vivent des moments les plus graves, pires que sous les régimes démocratiques qu’ils dénonçaient. Pris au piège de leur fallacieux slogan de « Malikura », les maliens ne savent plus à quel saint se confier. Ils ont commencé à grogner. La tension est palpable.
La junte a trahi et déçu. Le nombre de morts liés au terrorisme, leur béguin pour le népotisme et la corruption à ciel ouvert ont plus que jamais plongé les maliens dans un désespoir fataliste.
La junte dépassée par les événements n’a qu’un seul mot à la bouche : serrer la ceinture dans une illusion de promesses sans lendemain.
Aux cadres de l’administration publique, à ceux des collectivités territoriales, tout comme aux ouvriers et paysans, tous doivent faire la fine bouche pendant que les budgets de fonctionnement de l’Etat grimpent par endroit.
Les coupes budgétaires et les arbitrages fautes de financement extérieur ont mis à genou bon nombre de projets et programmes qui contribuaient à soulager la souffrance de nos concitoyens. Le Mali suffoque bien que les services des impôts et de la douane ont été essorés. La ménagère halète et a du mal à servir les trois repas qui caractérisent la ration alimentaire d’une famille moyenne sous l’ère du despote Assimi et ses rejetons.
Comment demander à la population de serrer la ceinture pendant que la junte s’en met plein les poches, enrichit ses proches et créent de nouveaux riches sortis de nulle part ? La part belle reviendrait à la junte féminine qui fait la pluie et le beau temps. Le Mali Kura serait mort par asphyxie et ses auteurs en phase de destitution seront traduits en justice pour haute trahison.
Au demeurant, Indignés, les maliens constatent que le comportement de leurs dirigeants malveillants est à l’opposé de leur slogan.
L’absence de l’Etat de droit tue plus que le terrorisme mais par peur des armes, peu d’hommes osent élever la voix.
La compromission et le nombrilisme ont poussé certains acteurs à se taire à jamais.
Fort heureusement que l’Appel du 20 février, le M5 Malikura, la CNAS FASO HERE tiennent le bon bout et constituent une lueur d’espoir pour bon nombre de maliens affligés.
De passage et avec grand regret et une affliction sans précédent, notre pays a enregistré en début de semaine dernière, plus de 100 morts majoritairement des militaires à Kouakro et Molodo dont des mercenaires de Wagner.
Dans la foulée, la région de Nara a connu le même sort.
Dimanche dernier, c’est la ville de Konobougou à quelques dizaines de km de Bamako qui est attaquée. Je m’incline pieusement devant la mémoire des disparus et présente mes condoléances aux familles endeuillés.
Les Assimites avaient promis des jours meilleurs mais trois ans après leur forfait et putsch, l’horizon s’assombrit et l’espoir s’est étiolé.
L’incapacité du despote Assimi, sa junte et son gouvernement aphone et vindicatif sont devenus monnaie courante. Tout se passe sous silence et dans la plus grande indifférence des autorités briseuses de rêves, d’espoir de paix et de cohésion nationale.
Le développement, un vain mot sans contenu, semble être la nouvelle denrée pour endormir les plus faibles d’esprit.
Le constat amer est que les maliens en ont eu marre et ont sanctionné les Assimites à travers le plus faible taux de participation du référendum comme pour exprimer leur désaccord et leur déception.
A ce rythme, si le calendrier électoral venait à être respecté, tout porte à croire que les joutes électorales annoncées de février 2024, pourraient disqualifier le candidat de la junte.
La fissure du M5RP, une cata passe hétéroclite et l’impopularité du despote et de son PM sont autant de déterminants qui ouvrent la voie aux démocrates patriotes jouissant de la probité morale.
Les maliens avisés ont vomi les Assimites et leur corolaire de mensonge d’Etat, de terreur et d’absence de résultats.
Déterminée, la CEDEAO sera en mesure de corser le ton et de recarder ceux qui ont fait croire aux ignares que le Mali, à ce stade et en l’état, serait plus fort militairement que toutes les nations africaines. Tenons-le pour dit, la légalité constitutionnelle reste la seule voie de sortie pour un peuple surexploité par la boulimie d’un pouvoir transitoire éphémère.
Je rappelle juste qu’un pays fort ne fait pas un deal avec le groupe terroriste Etat Islamique et ne verse pas 6 milliards de Fcfa à des mercenaires Wagner pro-russes qui se font de plus en plus canardés sur le théâtre des opérations.
Il est évidement qu’une énième prorogation tout comme une candidature du despote Assimi serait létale pour lui et pour son clan avant l’échéance.
Assimi a échoué. Il doit faire la vaisselle et partir.
Le 31 juillet 2023
Ismaël Sacko
Président du PSDA (Mali)
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