C’est officiel. Recep Tayyip Erdogan, 69 ans, a remporté le second tour de la présidentielle, selon la commission électorale avec un peu plus de 2% de voix que son adversaire, le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu. « Notre nation nous a confié la responsabilité de gouverner le pays pour les cinq prochaines années », a déclaré dimanche soir Recep Tayyip Erdogan, 69 ans, sur le toit d’un bus garé devant sa résidence stambouliote vers laquelle a convergé une foule enthousiaste.
Il revendiqué la victoire alors que les résultats provisoires lui donnaient un net avantage sur son rival.Nous tiendrons toutes nos promesses faites au peuple », a lancé le chef de l’Etat, au pouvoir depuis vingt ans, affirmant que « chaque élection est une renaissance ». « Cette élection a montré que personne ne peut attaquer les acquis de cette nation », a-t-il poursuivi, alors que ses partisans avaient commencé commencent à célébrer sa victoire à Istanbul. Des rassemblements spontanés se sont formés partout dans les villes où le « Reis » a triomphé, en particulier au coeur de l’Anatolie.
Les bureaux de vote en Turquie avaient fermé leurs portes dimanche à 17 heures (16 heures à Paris) à l’issue du second tour d’une élection présidentielle pour laquelle le président sortant, était parti en position de favori après deux décennies au pouvoir, face à son rival social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu.
« Sur la base des résultats provisoires, il a été constaté que M. Recep Tayyip Erdogan a été réélu président de la République », a déclaré le président du Haut comité électoral turc (YSK), Ahmet Yener, cité par l’agence étatique Anadolu. La quasi-totalité des bulletins ont été dépouillés avec 52,14 % des voix pour Recep Tayyip Erdogan et 47,86 % pour Kemal Kiliçdaroglu, a précisé la commission. Les résultats officiels définitifs devraient être annoncés en début de semaine.
Le président russe Vladimir Poutine, qui n’avait pas caché son soutien au président sortant, l’a rapidement félicité pour un « résultat logique » qui apporte la « preuve évidente » du soutien de la population. Emmanuel Macron a félicité Recep Tayyip Erdogan pour sa réélection à la présidence de la Turquie dimanche, estimant que « la France et la Turquie ont d’immenses défis à relever ensemble ». Parmi ces « défis », le président français cite, sur Twitter, le « retour de la paix en Europe, l’avenir de notre Alliance euro-atlantique, la mer Méditerranée ».
La France et la Turquie ont d’immenses défis à relever ensemble. Retour de la paix en Europe, avenir de notre Alliance euro-atlantique, mer Méditerranée. Avec le Président Erdogan, que je félicite pour sa réélection, nous continuerons à avancer. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a adressé dimanche ses félicitations à Recep Tayyip Erdogan pour sa réélection à la tête de la Turquie, espérant un « renforcement » des liens entre leurs deux pays et de leur « coopération pour la sécurité et la stabilité » en Europe.
En dépit d’un fort désir de changement d’une partie de l’électorat, las de la crise économique, des restrictions aux libertés et de l’hyper-présidentialisation, le 14 mai dernier, Erdogan avait fait mentir les sondages qui le donnaient largement perdant et était arrivé en tête, avec 49,5 % des voix, devant Kemal Kiliçdaroglu et ses 44,9 % de suffrages récoltés.
Cependant pour la première fois cette année, il a dû passer par un deuxième tour pour remettre son poste en jeu. Mais le désir de sécurité et de stabilité qui s’était déjà exprimé au premier tour du scrutin s’est confirmé au second tour. Kemal Kiliçdaroglu encaisse quant à lui une défaite de plus, malgré une campagne qui prenait le contrepied de celle du président en promettant le « retour du printemps » face aux invectives.*
Considéré par beaucoup, y compris au sein de l’opposition, comme un candidat terne et sans charisme, Kemal Kiliçadaroglu, qui emmenait une coalition de six partis, avait fini par imposer sa marque, des cœurs avec les doigts lors de ses meetings et une faconde posée de « demokrat dede », un « papy démocrate ». Mais il n’a pas su imposer l’économie ni la crise dans le débat électoral et s’apprête, comme il l’avait promis, à « retourner s’occuper de ses petits-enfants ».
Le camp Erdogan n’a eu de cesse de qualifier l’opposition emmenée par Kiliçdaroglu de « terroriste » en raison du soutien que lui ont apporté les responsables du parti pro-kurde HDP. Les personnes interrogées par l’AFP dans les files d’attente des bureaux de vote ont témoigné de la polarisation du pays après ces semaines de campagne.
Source : Le Parisien
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