Affaire « 46 militaires ivoiriens encore détenus » : En colère contre Bamako, Abidjan prépare une réaction  

Sauf changement de dernière minute, un réunion extraordinaire du Conseil national de sécurité (CNS) se tiendra, avons-nous appris, demain mardi 13 septembre 2022, sous la présidence du chef de l’Etat  Alassane Ouattara au palais présidentiel d’Abidjan-plateau. Organe important de décisions de sécurité de la côte d’ivoire, le CNS se tient périodiquement lorsque le pays fait face à une menace sur sa sécurité mais également lorsqu’il y a une pandémie et autres fléaux comme ce fut le cas  pour la covid-19 qui était au plus fort de sa propagation en côte d’ivoire.

Selon des sources concordantes, la réunion extraordinaire du CNS qui se tiendra ce mardi permettra aux autorités ivoiriennes d’analyser en profondeur l’attitude du régime de la transition malienne relativement à l’affaire des « 46 militaires ivoiriens encore détenus au Mali » afin de prendre les décisions idoines pour que cette crise qui perdure depuis le dimanche 10 juillet 2022 prenne fin. La côte d’ivoire qui observe volontairement depuis longtemps une attitude de conciliation et de paix afin que la crise soit réglée par le dialogue, se trouve maintenant agacée et excédée par le comportement des autorités maliennes avec à leur tête le colonel Assimi Goita.

Face à cette situation, Abidjan va arrêter d’importantes décisions. «Nous avons affaire à un véritable chantage de la part du Mali  et nos militaires sont des otages, ce n’est pas acceptable. il faudra bien que tout cela cesse ! », nous a confié, en colère, une personnalité, membre de la direction du RHDP, le parti au pouvoir en côte d’ivoire. Et d’ajouter : « nous sommes un pays d’hospitalité et de dialogue, on ne peut pas nous demander de déroger à ces valeurs qui nous sont chères ».

Recevant les émissaires du président du Nigeria, Mahamadou Bouari, à Bamako, le vendredi 9 septembre 2022, le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goita, a accusé la Côte d’ivoire d’avoir offert l’asile politique à certaines personnalités maliennes faisant l’objet de mandats d’arrêts internationaux émis par la justice malienne. Ces personnalités, selon Bamako, s’activeraient à la déstabilisation du

Mali depuis la Cote d’ivoire sous le regard bienveillant des autorités ivoiriennes   il s’agit notamment l’ancien Premier ministre Boubou Cissé, l’ex-député Karim Kéita, fils de l’ancien président IBK et l’ancien ministre Tiéman Hubert Coulibaly.

De graves accusations que la Cote d’ivoire a toujours récusées.

 

Après les récentes négociations de Lomé (Togo) sous l’égide du président togolais, Faure Gnassingbé, on croyait le régime de transition au Mali revenu à de meilleurs sentiments, que non !

Le vendredi 9 septembre 2022, dans un communiqué de la présidence malienne, le colonel Assimi Goita a lié clairement le dossiers de la libération des 46 militaires ivoiriens à l’extradition des personnalités maliennes, pas l’un sans l’autre. Un chantage qu’Abidjan ne saurait toléré longtemps, avons-nous appris.

 

Didier Depry 

 

 

 

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