Le président du Sénégal, Macky Sall, président, en exercice de l’Union africaine (UA), se rendra bientôt en Russie et en Ukraine pour exhorter les belligérants à la paix mais aussi pour la libération de tous les produits alimentaires afin d’éviter la famine dans le monde. Il a fait cette annonce lors du forum annuel de la Fondation Mo Ibrahim qui s’est tenu du 25 au 27 mai 2022 en virtuel.
« Nous allons plaidé pour un cessez-le-feu, pour la fin de la guerre et pour la libération de tous les produits alimentaires afin que le monde ne connaisse pas de famine après deux ans de covid-19 et presque trois mois de guerre », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « il y a de multiples initiatives pour demander aux pays qui ont des stocks (de céréales) de les libérer […] et de faire en sorte que la Russie puisse autoriser l’exportation de céréales depuis l’Ukraine et puisse aussi en exporter elle-même. Telle est la position africaine »
Selon l’Agence Ecofin du 30 mai 2022, une récente étude du Policy Center for the New South, un think tank basé au Maroc, a révélé que 16 pays africains regroupant 374 millions d’habitants, soit près de 40% de la population du continent, dépendent à hauteur de 56% ou plus du blé russe et ukrainien. Les plus forts taux de dépendance ont été enregistrés en Erythrée (100%), en Somalie (90%), aux Seychelles (90%), en RDC (85%) et en Egypte (80%), d’après cette étude intitulée « Les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie pour l’approvisionnement de l’Afrique en blé ».
Cette forte vulnérabilité explique en partie la neutralité relative qu’observent les pays africains dans le conflit russo-ukrainien. Début mars dernier, 17 pays africains s’étaient abstenus de voter la résolution des Nations unies condamnant « l’agression contre l’Ukraine » par la Russie. L’Erythrée a voté contre cette résolution et une dizaine de pays du continent ont préféré s’absenter. La majorité des pays africains défendent une position de « non-alignés », comme en a attesté la récente tournée du chancelier allemand, Olaf Scholz, en Afrique. « Nous ne voulons pas être alignés sur ce conflit, très clairement, nous voulons la paix. Même si nous condamnons l’invasion, nous travaillons pour une désescalade, nous travaillons pour un cessez-le-feu, pour le dialogue, c’est la position africaine », a martelé Macky Sall, à l’issue de sa rencontre avec le chef de l’exécutif allemand.
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