Avec « Abidjan blues » – Jack Delly s’essaie au blues avec maestria

Le lead-vocal du groupe de pop, Les Woody, Jack Delly, a décidé, en marge de sa formation, de tenter une nouvelle expérience. Se lançant dans une aventure qui lui tient à cœur : une immersion dans l’univers du blues, il a sorti, aidé d’un band qu’il a mis sur pied, Jack Delly Blues Band, une œuvre exclusivement blues de 10 titres intitulée « Abidjan blues ».

Le vendredi 20 décembre 2024, à l’espace Ménékré Legend sis à Cocody-Attoban (Abidjan), il en a donné la primeur à des journalistes avec 6 des titres de cette bombe musicale dans laquelle il s’est tout simplement lâché. Seul sur la scène, guitare en main, le crooner a prouvé que son instrument n’a pas de secret pour lui. Et quand il l’a en main, il s’oublie, se laissant aller, les yeux fermés, dans une sorte de jouissance qui ne dit pas son nom. Comme sous hypnose. Et c’est un régal de le voir dompter sa guitare.En play-back, il a joué notamment les titres « Déjà blues », «Lago Ketchewely », « Dime » et « Abidjan Blues » (le titre phare éponyme de cette œuvre).

Face aux journalistes, dans sa présentation d’« Abidjan blues », l’artiste-musicien et chanteur Jack Delly dira d’entrée : «Je suis dans cette mouvance tout simplement parce que je suis en train de matérialiser ma passion pour le blues. Je m’essaie au blues pour concrétiser ma passion pour cette musique mère de toutes les musiques. Je suis en train de créer les sillons dans lesquels mes frères artistes comme moi doivent s’engouffrer pour faire la promotion du blues en Côte d’Ivoire. Dans notre pays, il n’y a jusqu’à présent aucun album de blues. J’essaie donc, avec la sortie d’« Abidjan blues », de combler ce vide. Autant il y a des jazzmen, des popmen, autant il doit avoir aussi des bluesmen dans ce pays ».

Jack Delly a également révélé que cette œuvre a totalement été enregistrée à Abidjan sous sa direction. Elle contient ses propres titres et des reprises de légendes du blues. « J’ai repris de grands guitaristes de blues et je pense avoir apporté ma touche personnelle sur leur création », a-t-il affirmé. Et d’ajouter : « J’explore la voie du blues en espérant que d’autres artistes vont m’accompagner, vont me suivre, vont m’emboîter le pas ».Toutefois, le désormais pop-bluesman a tenu à préciser que «je n’abandonne pas le groupe Les Woody. Mais je tenais à faire cette immersion dans le blues ».

Jack Delly n’a pas manqué d’insister sur sa passion obsessionnelle pour le blues. Pour lui, le blues enrichit l’âme; il vient de l’âme; il est l’expression de l’âme. « Le blues est une musique que l’on partage. Le blues est partout. Le blues se vit», a-t-il poursuivi. Et il est revenu sur la genèse de cette musique, de ses origines à nos jours. « Aux Etats-Unis, a-t-il rappelé, le blues s’exprime dans le Mississipi. Mais, ici, Zéré de Papara faisait aussi du blues. Le talentueux Ali Farka Touré faisait lui aussi du blues. Il a plusieurs fois été décoré aux Etats-Unis pour sa contribution au rayonnement international de cette musique. Dans le blues, l’harmonie demeure. Le louboutouwely chez les Bété, c’est du blues. Le blues est en chacun de nous. Je vous exhorte à l’écouter. Cette musique guérit l’âme ».

L’hommage à l’Abidjan des années 70

 Parlant du titre éponyme de son album, « Abidjan blues », Jack Delly, beaucoup nostalgique d’Abidjan des années 70, est revenu sur le quotidien des Abidjanais en ce moment-là, avec le véritable vivre-ensemble. « La nostalgie d’Abidjan des années 70 prend la gorge. Ces années-là, j’en parle dans « Abidjan blues ». A cette époque, la vie était moins chère. Elle était simple. Sur le plan de la socialisation, on était tous ensemble.  Il n’y avait pas de discrimination. Nous visons à fond l’Etat providence tel que voulu par le président Félix Houphouët-Boigny », s’est-il souvenu. Avec de nombreuses anecdotes. Et de conclure : « Quand je pense aux années 70, je suis nostalgique. C’est pour m’en remémorer et les célébrer que j’ai fait « Abidjan blues ». Ce titre me tient particulièrement à cœur. Continuons dans cette voie-là. Mettons en avant notre hospitalité. Notre beau pays le mérite ».

A l’en croire, et au regard des préférences musicales de la jeunesse ivoirienne, Jack Delly lâche : « Avec le blues, nous avons besoin de faire une mise à jour avec notre jeunesse». Ses projets avec « Abidjan blues » ? « Je vise l’Institut français. J’estime que l’Institut français est indiqué pour le blues. Mais notre base, c’est le Ménékré Legend ». Bien reçue par les hommes de média, cette œuvre promet d’avoir un beau parcours.Il est important de relever que Jack Delly a bénéficié, ce vendredi-là, du soutien de ses amis. Comme l’ex-footballeur Tchétché Aimé, la comédienne Clémentine Papouet, le mécène Roger Sonan.

Les arrangements d’« Abidjan blues » sont signés Jack Delly, Obo Snake et Eloi Konan. On retrouve Jack Delly aux chants et aux chœurs où il est aidé par Ezekiel. Mais aussi à la lead guitare. A la guitare basse, plastronne Obo Snake et au clavier, J. Mélo et Kouakou Henry Joël font la loi. Kristian et Ashanti Baba sont les ingénieurs du son de cet album. Le tout sous la direction artistique de Jack Delly.

Marcellin Boguy

 Légende photo : L’artiste-musicien et chanteur Jack Delly lors de la présentation de nouvel album de blues dénommé « Abidjan blues ».

 

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