Burkina Faso / Pour obtenir son expulsion : Manifestation de protestation contre l’Ambassadeur de France, le 12 Août prochain

Le mouvement de la société civile burkinabé dénommé  Front de défense pour la patrie (FDP) a animé une conférence de presse, le vendredi 22 juillet 2022, à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, au cours de laquelle il a exigé l’expulsion de l’ambassadeur de France du territoire burkinabé. « Dans cette humiliation dans laquelle nous a plongés l’ambassadeur de la France, nous invitons à la suite de madame Yéli Monique Kam à une manifestation patriotique, le vendredi 12 août, pour l’expulsion de Luc Hallade, ambassadeur de la France au Burkina », a soutenu Lassané Sawadogo, coordonnateur du Front de défense pour la patrie (FDP). Et de poursuivre : « Nous invitons le peuple burkinabè à une mobilisation patriotique pour expulser l’ambassadeur français et pour exiger le départ de l’armée française hors des frontières Burkina Faso ».

De quelle humiliation parle le FDP ? « Chers compatriotes africains, c’est avec regret que nous avons appris les propos irresponsables de l’ambassadeur de la France au Burkina, Luc Hallade, qualifiant la jeunesse consciente d’idiots qu’il dit accuser de complicité terroriste sans preuve », affirme coordonnateur du FDP. Qui précise que les propos de l’ambassadeur de France ont indigné son organisation et l’opinion publique burkinabé dans son ensemble. Selon lui, c’est la France qui est la source des problèmes que vivent les Africains. D’où le sens, a-t-il précisé, du slogan de leur mouvement, le FDP, qui est « la France doit partir ! ».

A cet effet, Lassané Sawadogo et ses camarades ont dit regretter « la complaisance » avec laquelle les autorités burkinabè ont traité la situation créée par l’ambassadeur de France et les ont comparées aux « valets locaux de la France ». Alors que le jeudi 21 juillet dernier, le ministre délégué chargé de la coopération régionale, Karamoko Jean-Marie Traoré avait reçu l’ambassadeur de France en audience et l’avait invité à plus d’objectivité et de retenue dans ses déclarations sur la crise sécuritaire au Burkina Faso.

Luc Hallade avait qualifié la situation sécuritaire au Burkina Faso de guerre civile et minimisé les efforts des Forces de défense et de sécurité (FDS) burkinabè dans la lutte contre le terrorisme.Traoré a clairement dit à l’ambassadeur de France que le Burkina Faso ne partage pas ses propos tenus lors d’une audition du groupe d’amitié France-Afrique de l’Ouest, le 5 juillet 2022. Selon lui, ces  déclarations sont inacceptables.

Par ailleurs, il a indiqué à l’ambassadeur que le terrorisme est un problème complexe et sous-régional, il ne peut être réduit en ces termes : « une partie de la population se rebelle contre l’État et cherche à le renverser » comme l’avait déclaré Luc Hallade. L’ambassadeur de France au Burkina Faso aurait reconnu son écart de langage et se serait excuser. En dépit de cela, le ministre délégué chargé de la coopération régionale, Karamoko Jean Marie Traoré, a soutenu qu’une note de protestation sera transmise à l’ambassade de France.

 

Didier Depry

 

 

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