Cinéma ivoirien – Le réalisateur Roger Gnoan M’Bala, un baobab, s’est écroulé à 80 ans 

Le monde des arts et de la culture en Côte d’Ivoire est en deuil depuis ce lundi 10 juillet 2023 avec le décès de l’illustre réalisateur-scénariste Roger Gnoan M’Bala à l’âge de 80 ans. En effet, le réalisateur du long métrage « Au nom du Christ » avec lequel il a remporté l’Etalon d’or du Yennenga en 1993 a rangé le micro, ce lundi, au CHU de Treichville, des suites d’une courte maladie, a-t-on appris.

Le natif de Grand-Bassam, né en 1943, apprend la comptabilité au Lycée technique d’Abidjan en 1959, après des études primaires au cours des années 50. Avec le CAP en poche, Roger Gnoan M’Bala aura à travailler à la SAFCA, puis s’envolera pour la France pour poursuivre des études en économie. Une fois là-bas, il va s’inscrire au Conservatoire du cinéma français qu’il va fréquenter de 1966 à 1968.

De retour en Côte d’Ivoire en 1968, il intègre la Radiodiffusion Télévision ivoirienne (RTI) en tant que réalisateur.

1er conseiller du roi des N’Zima-Kotoko, la figure emblématique du 7e Art en Aftique de l’Ouest a réalisé de nombreux films à succès et remporté de prestigieux prix. Outre « Au nom du Christ », son plus grand film sorti avec 1993 avec les acteurs feu Pierre Gondo et Naky Sy Savané dans les premiers rôles, il a été devant la caméra pour « Bouka » (1988) avec Akissi Delta, Ignace Allomo et Drissa Koné, sans oublier « Ablakon » (1984).

Sa dernière réalisation au niveau du long métrage est le film « Adanggaman » sorti en 2001. Il a également réalisé des courts métrages : « Koundoum » (1970), « La Biche » (1971), « Amanie » (1972), « Gboundo » (1974), « Le Chapeau » (1975) et « Dipri » (2009).

En ce qui concerne les prix glanés çà et là, il est important de souligner que rien qu’avec « Au nom du Christ », Roger Gnoan M’Bala a remporté, outre l’Etalon d’or du Yennenga au FESPACO 1993, le Prix Afrique en Création du ministère de la Coopération en France en 1993, le Prix spécial del film Locarno en Suisse en 1993, le 1er Prix de long métrage aux Journées du cinéma africain à Perugia (Italie) en 1994, le Grand Prix à Vues d’Afrique à Montréal (Canada) en 1994. Il a, par ailleurs, été, en juillet 1972, Grand Prix du court métrage à Dinard pour le film « Amanie » avec lequel il a, en outre, remporté le Tanit d’Argent du court métrage en octobre 1972.

Avec ce départ inattendu pour l’au-delà, l’illustre cinéaste sera malheureusement absent à la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) au cours de laquelle sera inaugurée sa statue. Récompense pour avoir remporté l’Etalon du Yennenga en 1993 avec l’excellent film « Au nom du Christ ».

Marcellin Boguy 

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