La société nigériane SARA a obtenu le marché d’emplissage des bouteilles de gaz butane et de leur commercialisation en Côte d’Ivoire sans appel d’offres. L’acquisition de ce marché de gré-à-gré pose à l’évidence un problème de gouvernance et de non- respect des principes de marché public.
Offrir le marché d’emplissage des bouteilles de gaz et leur distribution à une société du Nigéria pose un problème de souveraineté en ce sens que le gaz butane est un produit stratégique. Ne serait-il pas utile d’ouvrir le capital de SARA-Côte d’Ivoire aux Ivoiriens?
SARA livre également plus de 50% du pétrole en Côte d’Ivoire. Cette société qui siège au conseil d’administration de la Société ivoirienne de raffinerie (SIR) fait la pluie et le beau temps à la PETROCI. Quand des responsables de la PETROCI estiment ne pas être d’avis avec certaines décisions prises par le représentant de SARA en Côte d’Ivoire, ils sont tout simplement menacés de renvoi. Ou alors le représentant de SARA brandit ses entrées à la Primature ou au palais présidentiel. Par ailleurs, il est reproché à SARA d’imposer la date de livraison du gaz butane avec des surestaries très élevées.
Pour avoir la version de la société SARA sur toutes ces accusations, nous avons joint au téléphone, le mercredi 16 février dernier, M. Edem Kodjo, le représentant de SARA-Côte d’Ivoire. Il nous a renvoyé à sa collaboratrice, Mme Kambou, qui nous a dit que la société SARA refuse de parler à la presse. Et d’ajouter : « Monsieur je vous connais pas, je ne peux pas vous donner des informations qui nous concerne. Adressez-vous plutôt à celui qui vous a donné les informations relatives au marché acquis sans appel d’offres ». Nos tentatives pour avoir un interlocuteur à la Direction des marchés publics pour savoir pourquoi les choses se sont déroulées ainsi se sont avérées vaines.
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