Côte d’Ivoire / Concurrence déloyale, permis à points, renouvellement du parc auto…  Touré Adama, président de la CNGRCI), menace   

Touré Adama, président de la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire (CNGRCI), veut tellement  rencontrer le ministre des Transports, Amadou Koné, pour accorder les violons qu’il menace d’entreprendre des initiatives qu’il garde secret. Les problèmes du transport terrestre, selon lui, sont aussi graves qu’il faut organiser des états généraux en vue de solutions idoines. Il s’agit des problèmes liés à la concurrence déloyale, au permis à points, au renouvellement du parc auto, à la nouvelle plaque d’immatriculation, à l’insécurité routière etc.

Touré Adama s’est prononcé sur tous ses sujets, le mardi 6 juin 2023, au siège de son organisation à Abidjan-Adjamé, en présence de ses membres, lors d’une conférence de presse.

Touré Adama estime que les minibus Iveco fabriqués par Sotra Industrie font la concurrence déloyale aux mini-cars dits Gbaka parce que, selon lui, les Iveco sont conçus par les revenus générés par le paiement de la patente, les vignettes et autres taxes administratives relatives à l’activité du transport. Le président de la CNGRCI est, en outre, convaincu que les Véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) font aussi la concurrence déloyale aux taxis-compteurs parce que les propriétaires ne se conforment pas à toute la législation du transport en vigueur en ayant tous les documents administratifs en la matière mais circulent dans le District d’Abidjan.

« Que l’Etat n’utilise pas l’argent du contribuable pour combattre des contribuables que nous sommes, avec plus de 11 000 Gbakas pour plus de 23 000 chauffeurs. En toile de fond, des centaines de milliards FCFA versés dans les caisses de l’Etat chaque année. Et nos employés qui sont traités de gnambros, n’ayant aucune bonne presse, abattent un travail colossal en régulant la circulation de ces 11 000 Gbakas », a déploré Touré Adama. Il n’a pas manqué de dénoncer le prélèvement de 4 % par l’Etat sur toutes les courses des VTC. « Ce qui est une forme de syndicalisme déguisé. C’est dommage et c’est déplorable », a-t-il précisé.

La question de la sécurité routière, au dire de Touré Adama, n’est pas du tout résolue en dépit des campagnes de lutte contre l’incivisme routier menées çà et là, sans surtout la présence de toutes les organisations professionnelles. “Le bilan partiel de la Police spéciale de la sécurité routière (Pssr) indique clairement que plus de 60% des infractions sont liées aux excès de vitesse. La question de la sécurité routière n’est donc pas du tout résolue en dépit des campagnes de lutte contre l’incivisme routier menées çà et là, sans surtout la présence de toutes les organisations professionnelles”, s’est plaint le président de la CNGRCI pour qui la question du permis à points se pose parce que son institution a été faite sans associer tous les acteurs du transport terrestre

Concernant la nouvelle plaque d’immatriculation des véhicules, Touré Adama propose deux à trois opérateurs pour que le processus soit fluide car il y a plus de trois millions de véhicules visés. A’ l’en croire, il va se poser un problème de corruption et de compromission dans le processus d’établissement des nouvelles plaques d’immatriculation. Pour lui, il faut même installer des représentations de l’opérateurs dans les régions de la Côte d’Ivoire pour faciliter l’octroi des plaques.

Touré Adama dit ne pas comprendre pourquoi les relations entre le ministère des Transports et les organisations professionnelles sont tendues ces derniers temps où tout se fait à leur insu. “Face à toutes ces déconvenues nous ne savons plus à quel saint se vouer”, a-t-il avoué.

Nedson Djinsou

Encadré

Les confidences de Touré Adama

L’accident de la circulation survenu en janvier 2023, à Yamoussoukro, dans le centre de la Côte d’Ivoire a fait 14 décès et plusieurs blessés. Selon Touré Adama, président de la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire (CNGRCI), le car qui était à l’origine de l’accident n’avait pas de visite technique, ni de carte de transport. Le conducteur du car ne roulait qu’avec un Laisser-Passer. Ce car, a-t-il révélé, faisait partie de véhicules offerts aux transporteurs dans le cadre du renouvellement du parc automobile initié par le gouvernement ivoirien. A en croire Touré Adama, ce car n’avait pas de carte grise qui représente la carte d’identité du véhicule avec lequel il faut effectuer la visite technique.

Touré Adama estime que le problème de l’insécurité routière n’est pas seulement du ressort des transporteurs mais aussi du gouvernement ivoirien qui quelquefois ne joue pas pleinement son rôle.

ND

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