L’ex-ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Kandia Kamissoko Camara, avait pris, à l’époque, un arrêté interdisant les cours de renforcement dans les établissements scolaires publics. Malheureusement, force est de constater que cette décision n’a pratiquement pas eu d’écho chez certains enseignants et chez des chefs d’établissements scolaires qui ont continué de leur mettre des salles de classe à disposition.
Des parents d’élèves approchés ou joints par téléphone dénoncent cette pratique, qui, à les entendre, se fait à présent sur fond de chantage. « Aux lycées modernes 1 et 2 de Grand-Bassam, deux enseignants de Physique-Chimie ont toujours donné des cours de renforcement en faisant du chantage aux élèves. Ils bonifient en fin de trimestre les notes de ceux qui participent à leurs cours de renforcement. Ceux qui n’y participent pas sont laissés pour compte. En plus, ils ont l’habitude de traiter des exercices pendant les cours de renforcement qu’ils glissent dans les devoirs surveillés après avoir préalablement averti les participants aux cours de renforcement », confient en chœur des parents d’élèves de la ville balnéaire.
La pratique semble nationale, d’autant plus que de nombreux parents d’élèves la dénoncent à travers le pays. Selon un parent d’élève à Aboisso, une enseignante dans un lycée dispensait des cours de renforcement, l’année dernière, entre midi et 14 h, les jeudis. « Elle faisait ses cours pendant la pause, alors que les enfants devraient descendre pour se restaurer. Elle fait du chantage aux élèves afin qu’ils participent massivement à ses cours » , dénonce notre interlocuteur. Et un autre de s’étonner que des enseignants parlent de renforcement aux élèves dès le mois de septembre. « Au niveau de l’enseignement primaire, vous avez constaté la suppression des cours de mercredi, mais croyez-moi, des enseignants du primaire feront des cours de renforcement les mercredis » , prévient Michel Aka, parent d’élèves, fonctionnaire dans une ville de l’intérieur du pays.
A en croire, Fanta Sylla, parent d’élèves à Anyama, « les élèves n’ont plus de temps d’études individuel. Quand ils ne participent pas à ces cours de renforcement, ils sont non seulement lésés, mais sanctionnés avec de mauvaises notes, car très souvent, les enseignants traitent les devoirs à l’avance avec ceux qui font leurs cours. Les lycées et collèges sont bourrés les mercredi après-midi et les jours non ouvrables. Pendant l’année scolaire, j’ai découvert que des enseignants dispensaient des cours de renforcement entre deux heures de cours normaux. Cette histoire de cours de renforcement devient de plus en plus inquiétante pour nos enfants. Il faut que la ministre Mariatou Koné se penche sur les cours de renforcement forcés qui existent dans les écoles, surtout dans les lycées. »
Sam K.D
Légende photo : Un collège public en Cote d’Ivoire.
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