Côte d’Ivoire / Hausse du prix de l’essence super : La COC-CI dénonce le manque de « service après-vente » de la part du gouvernement

Dans la déclaration ci-dessous, la confédération des organisations des consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI) s’insurge contre le manque de mesures de la part du gouvernement pour préserver la population des conséquences de l’augmentation du prix du carburant notamment celle de l’essence super.

Les mêmes causes provoquent les mêmes effets est-on tenté de dire à la suite du Ministre Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement, qui a indiqué que « cette augmentation s’impose à nous ». Le disant, le Ministre fait allusion à la persistance de la crise russo-ukrainienne qui est elle-même venue durcir les effets de la crise de la covid-19 sur l’économie mondiale, avec pour conséquence la flambée du cours du baril du pétrole.

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Même si l’actualité fait état d’une tendance baissière du prix du baril à l’international de l’ordre de 20%, on peut toujours accorder un certain crédit à cette thèse gouvernementale dans la mesure où nous sommes encore autour de 80 dollars le brent alors que le prix avant la cascade des augmentations en 2022 était entre 60-65 dollars le brent.

Cependant, ce qui dérange et suscite colère, mécontentement et désapprobation des consommateurs, c’est ce qu’il conviendrait d’appeler le ‘‘service après-vente’’ c’est-à-dire le suivi et l’évaluation des mesures gouvernementales.

En effet, quand le gouvernement opte volontairement de n’augmenter uniquement que le prix du super, car toucher au gasoil impacterait le transport et partant entrainerait une hausse généralisée des prix, il doit se donner les moyens de faire en sorte qu’il en soit ainsi.

Les exemples sont légions qui montrent que tel n’est souvent pas encore le cas. Et c’est tous les jours que nos associations de consommateurs reçoivent les cris du cœur des usagers de la route sur l’augmentation anarchique du tarif du transport dans les communes d’Abidjan. De Bingerville à Adjamé, de Port-Bouet au Plateau en passant par Treichville et de Yopougon à Marcory etc. de nombreuses lignes sont impactées.

Pour ne citer que le cas de Yopougon d’où nous recevons un grand nombre de plaintes, le prix du transport en gbaka de Cocody à Yopougon Toits rouges, et au Koweit vient d’augmenter de 25%. Aux heures de pointe, les prix augmentent sur certaines lignes dans nos communes, sans oublier le phénomène de fractionnement des trajets qui fait passer le budget de transport des usagers du simple au triple. Tout ceci dans un environnement de prix de gasoil inchangé. Incroyable !!!!

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Si rien n’est fait pour assurer le « service après-vente » dans le transport cela sonnerait comme un aveu d’impuissance de nos autorités.

Autre « service après-vente » à réaliser impérativement est le renforcement de la surveillance de nos frontières pour mettre un terme au trafic de carburant dont parle le gouvernement. Un tel trafic ne saurait perdurer et pénaliser une grande frange de la population. C’est une des causes endogènes de l’augmentation actuelle du prix du super. Elle a au moins l’avantage de ne pas s’imposer au gouvernement.

Les consommateurs appellent donc à son éradication pour soulager leur pouvoir d’achat à la prochaine révision tarifaire. C’est un défi largement à la portée de nos autorités.

Jean-Baptiste Koffi
Président de la Confédération des organisations des consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI)

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