Pétrole et présence en Afrique : La CIA braque ses lampions d’inquiétude sur Wagner

La présence en Libye de Wagner a été au cœur de la visite, le 12 janvier 2023, du directeur de la CIA, William Burns. Lors d’une réunion à Tripoli avec le chef du gouvernement Abdelhamid Dabaiba, la ministre des affaires étrangères Najla al-Mangoush et le chef des services de renseignement Mohamed Khalifa Hussein al-Ayeb, l’officiel américain, dont le déplacement constitue une première depuis 2012, s’est montré particulièrement « dur » vis-à-vis du groupe paramilitaire russe, a révélé la publication Africa Intelligence.

En vue d’isoler Wagner, Washington tente de plaider discrètement pour un rapprochement entre Khalifa Haftar et le gouvernement Dabaiba jusqu’aux élections. Un « pacte de non-agression » qui pourrait inciter l’homme fort de l’Est libyen à se passer des services du groupe russe. Les forces de ce dernier sont en particulier présentes dans la région du Croissant pétrolier, ainsi qu’à Jufra et à Benghazi, où elles appuient l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar.

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Selon Africa Intelligence, Washington s’inquiète notamment du contrôle par Wagner de plusieurs champs pétroliers, qui pourrait permettre à la Russie d’obtenir un nouveau levier sur le marché énergétique.

En coulisses, les Etats-Unis se montrent particulièrement critiques à l’endroit du Caire : la diplomatie égyptienne, qui est le principal soutien à Khalifa Haftar et entretient des relations des plus fraîches avec Abdelhamid Dabaiba, est vivement opposée à une alliance entre les deux hommes.

La visite de Williams Burns à Benghazi rapportée par certains médias n’aurait, en réalité, pas eu lieu. Khalifa Haftar a toutefois reçu, très officiellement cette fois, le 18 janvier, le chargé d’affaires américain en Libye Leslie Ordeman et le commandant adjoint des forces aériennes de l’Africom, John Lamontagne.

Des émissaires venus appuyer le message d’unité transmis à Tripoli quelques jours plus tôt par William Burns. Cette visite se voulait également un avertissement contre toute tentative de blocage des sites pétroliers et contre un recours à la force pour entraver le processus électoral. Le maréchal Haftar a menacé à plusieurs reprises Tripoli d’un nouveau conflit ces derniers mois.

La visite de William Burns en Libye intervient alors que Washington y tente un retour en force depuis plusieurs semaines. La diplomatie américaine plaide notamment pour la nomination du diplomate américain Kenneth Gluck en tant que n° 2 de la mission des Nations unies en Libye et doit accueillir à Washington une réunion des envoyés spéciaux chargés du dossier libyen. Initialement prévue mi-janvier, cette dernière devrait être reprogrammé au mois de février.

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Le sujet d’une éventuelle remise aux Américains d’Abdallah Senoussi n’a pas été abordé lors de la réunion à Tripoli avec William Burns. L’ex-chef des renseignements libyens est cité dans l’enquête sur l’attentat contre un avion de la Pan American World Airways, en 1988 à Lockerbie, en Ecosse. Abou Agila Mohammad Massoud Kheir al-Marimi, suspect dans cette affaire, a été arrêté en Libye, il y a quelques semaines et transféré aux Etats-Unis pour y être entendu par la justice.

N.B : La titraille est de «Le Monde Actuel »

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