Décédée le 9 avril, Valérie Oka inhumée le 21 avril prochain – Acteurs et journalistes culturels rendent hommage à une designer de talent

L’artiste Valérie Oka est décédée des suites d’un malaise, suivi d’un arrêt cardiaque, dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 avril 2023 à Assinie, à quelques kilomètres d’Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire. C’est une Mathilde Moro, artiste-peintre et directrice de l’Ecole des Beaux-Arts d’Abidjan, sous le choc, qui nous  appris cette triste nouvelle, le lundi 10 avril dernier.

Valérie Oka n’a visiblement laissé personne indifférent pendant son séjour sur terre. Tout le monde reconnaît qu’elle a été une grande dame et qu’avec son décès, le monde de l’art en Côte d »Ivoire perd un de ses meilleurs éléments.

Pour le journaliste Rémi Coulibaly, « le décès de Valérie Oka est une grande perte pour le paysage artistique ivoirien. Je dirais pour l’art contemporain international tout simplement. Car, au-delà de l’artiste, c’est une entrepreneure culturelle majeure qui contribuait à la structuration du marché de l’art et au positionnement des créateurs d’ici et d’ailleurs à travers un réseautage pertinent et un lobbying efficient. En plus, Valérie était et restera, au plan humain, une belle personne, faisant montre d’une empathie de tous les instants et d’un commerce plaisant et dénué de toute forme d’hypocrisie. En un mot comme en mille, Valérie Oka était une artiste dans son corps, son âme et son esprit ».

A en croire le confrère Guehi Brence, « le rappel à Dieu de Valérie Oka est une grosse perte pour les arts plastiques en Côte d’Ivoire. Ce que je retiens d’elle est bien simple. Elle avait du génie. Elle a apporté son génie créatif au design en Côte d’Ivoire, je dirai même en Afrique. Et elle vivait au quotidien son art. Cette fouge que j’ai vue en elle, je l’ai rarement trouvée en certains artistes ivoiriens, à part  bien entendu, Sidjiri Bakaba. Parler d’elle en ces termes, ce n’est pas consacrer à une tradition qui consiste à toujours trouver des valeurs à un défunt.  Valérie avait de la valeur qui transparaissait même dans son écriture plastique. Hélas,  elle est partie, comme on le dit, si tôt. Que son âme repose en paix ! ».

Le gaĺériste Thierry Dia ne dira pas autre chose. Lui qui soutient que « le monde de l’art vient de perdre une grande dame. Valérie, quand on la voyait, on avait toujours l’impression qu’elle s’occupait seulement d’elle. Mais c’est totalement faux.

C’était quelqu’un qui donnait de son temps pour les autres. Elle nous a beaucoup encouragé dans le cadre de la confection du magazine Le Guyzagner. On a fait un numéro spécial. Et c’est elle qui a redesigné tous les logos du Guyzagner. C’est aussi elle qui a fait toute la charte graphique. Et ce, de façon gratuite pour nous. Et je me rappelle que, chaque année, on se rencontrait pendant les délibérations des Enfants des Beaux-Arts. Elle respirait l’art. Elle consacrait tout son temps à ça. Et ça, elle le faisait tout le temps gratuitement. Quand on la rencontrait, ses étreintes, ses accolades…, elle était formidable tout simplement.

Son décès est une grosse perte, une énorme perte. Elle ne laissait personne indifférent. Par son accoutrement, sa chevelure, sa taille, sa présence, par ses chaussures, mais aussi par sa création. Sa créativité. Elle aimait vraiment l’art, vivait l’art, sentait l’art. Elle avait une manière spécifique de s’exprimer sur sa photographie. Elle était sincère en toute chose. Valérie pouvait, par exemple, te regarder droit dans les yeux, en face, et te dire :

« Je ne t’aime pas, mais j’aime ton travail ». Sa sincérité arrivait même à intriguer. Malheureusement, il n’existe pas beaucoup de personnes comme elle. Il faudrait que l’on lui rende un vibrant hommage. Et j’espère qu’avec cette grosse perte, le ministère de la Culture fera en sorte que l’on puisse retenir à jamais le nom de cette grande dame dans le domaine de l’art. Parce que, dans ce domaine-là, il faut reconnaître qu’il n’y a pas beaucoup de gens qui ont performé comme Valérie Oka ».

Les obsèques de l’artiste-designer Valérie Oka, à l’état-civil Oka Kokoré Valérie Adjoua, par ailleurs, conseillère du Premier ministre Patrick Achi,   démarreront par la présentation des condoléances au domicile familial à Cocody-Danga du 16 au 17 avril 2023.

Une veillée de prières se fera à la  Paroisse Saint-Jean de Cocody, le mardi 18 avril 2023, de 20h à 21h 30. Le lendemain, mercredi 19 avril de 16h à19h, le monde de la culture rendra hommage à la défunte. Le vendredi 21 avril 2023, la levée de corps aura lieu à la salle Félix Houphouët-Boigny d’Ivosep Treichville, de 12h à 13h, suivie à 14h de la messe de requiem à la

Paroisse Saint-Jean de Cocody puis de l’inhumation au cimetière de Williamsville. Le dimanche 23avril 2023 verra se tenir à 10h30, une messe d’actions de grâce à la Paroisse Saint -Jean de Cocody.     

Marcellin Boguy

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