D’hier à aujourd’hui : les Africains combattent le nazisme et le racisme

Au départ, le nazisme est une idéologie politique développée en Allemagne aux lendemains de la première guerre mondiale. Nazisme est la contraction de  « national-socialisme » ou Nationalsozialismus en allemand.
Bien que l’on retrouve le terme socialisme, il ne s’agit pas d’une doctrine politique de gauche. Au contraire. Le national-socialisme s’oppose catégoriquement au socialisme international, défendu par la gauche et l’ensemble du courant marxiste. Le nazisme est en fait une doctrine politique d’extrême droite qui prône l’inégalité raciale et l’élitisme en affirmant la supériorité de la «race aryenne»; d’où la politique raciste et antisémite.

Prônée par le mouvement nazi, elle deviendra rapidement une idéologie d’État -imposée à l’ensemble de la société allemande- à partir de mars 1933, date de la prise du pouvoir par le Parti national-socialiste. Relayée par de puissants instruments de propagande, cette doctrine exaltait l’adulation d’un chef charismatique -Adolf Hitler- et les sentiments nationalistes. Hostile au libéralisme politique et économique, à la liberté de la presse, à la démocratie parlementaire et au suffrage universel, cette doctrine prônait l’«union» des classes sociales dans une seule et même communauté nationale homogène. Également hostiles au marxisme, les partisans de cette doctrine se sont attaqués aux syndicats et à tous les mouvements de gauche. Le nazisme fut très proche du fascisme italien de Benito Mussolini. Le nazisme constitue une des composantes du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

L’horreur de la guerre et le dévoilement de l’existence des camps d’extermination (Holocauste) vont provoquer, après la défaite des troupes nazies, une critique de certains principes véhiculés par le nazisme, soit le culte du chef, de la nation et de la race, ainsi qu’une critique de différentes formes d’autoritarisme.

A l’instar des Juifs, les Africains ont subi les affres meurtrières du Nazisme, des soldats africains dénommés abusivement « tirailleurs sénégalais » ont été exécutés par les soldats allemands et tués dans les fours crématoires des camps de concentration. En dépit de cette triste réalité, les « tirailleurs sénégalais » ont âprement combattu les nazis et l’armée allemande sous Adolf Hitler. Les soldats africains combattant pour la libération de la France ont remporté des victoires face aux nazis. Mais ils ont aussi versé leur sang pour la France et l’occident. En juin 1940, au moment du Blitzkrieg (« guerre éclair ») allemand et de la débâcle française, plusieurs milliers de militaires africains ont été massacrés par la Wehrmacht en Bourgogne, en région lyonnaise et en Picardie. Des actes notamment motivés par l’idéologie raciste hitlérienne et étudiés par les historiens depuis une vingtaine d’années.

Près de 180 000 soldats venus des colonies africaines de la France, ceux que l’on appellait les « tirailleurs sénégalais » (mais qui venaient aussi d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et centrale), sont alors mobilisés sur le front. Ces tirailleurs se battent avec un grand courage et sont engagés dans des combats très durs. « Dans un lieu aussi emblématique que Verdun, ce sont 6 000 soldats coloniaux français qui repoussent 45 000 Allemands les 13 et 14 juin 1940″, observe le livre Des soldats noirs face au Reich : les massacres racistes de 1940 (sous la direction de Johann Chapoutot et Jean Vigreux, PUF).

A la fin des combats, entre 1 500 et 3 000 de ces hommes sont massacrés par les Allemands, selon le chercheur allemand Raffael Scheck (auteur de Une saison noire. Les massacres de tirailleurs sénégalais. Mai-juin 1940). Ce combat des « tirailleurs sénégalais » pour libérer le monde occidental du spectre nazi demeure gravé dans la mémoire collective africaine. Les Africains ne veulent pas l’oublier. Tous les pays du continent y compris la Côte d’Ivoire mènent une lutte diplomatique inlassable afin que ce combat ne soit pas oublier par l’ONU. Ils ont œuvré pour l’adoption d’une résolution dans ce sens. La résolution a été approuvée par 130 pays, 49 pays se sont abstenus et 2 pays ont voté contre cette résolution qui saluait le rôle héroïque mené par les soldats africains contre les nazis. Ces deux pays sont les Etats-Unis d’Amérique et l’Ukraine.

Peut-on aujourd’hui être surpris que les Africains sont victimes de racisme au moment où ils veulent quitter l’Ukraine durant cette guerre russo-ukrainienne ? Evidemment non, pourrait-on affirmer. D’autant que le nazisme est une attitude et une « politique » voisines du racisme. Les Africains le savent trop bien. Voilà pourquoi tout comme le nazisme, ils combattent le racisme avec acharnement. Et l’Union africaine (UA) a clairement dénoncé les actes de racisme en Ukraine contre les ressortissants africains.

Bakary Diomandé

Ressortissant malien vivant en Europe

 

 

 

 

Laissez une réponse

Votre email ne sera pas publié