Election présidentielle de 2025 – Deux camps s’affrontent au RHDP, Ouattara tranche le18 juin

Le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, s’adressera, sauf changement, aux députés et sénateurs réunis en Congrès, le mardi 18 juin 2024, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro. Ce discours du chef de l’Etat est très attendu d’autant qu’il situera, avons-nous appris, la nation ivoirienne sur la volonté de M. Ouattara de briguer ou non un second mandat de la 3e République.  Au regard de la loi, il en a pleinement  le droit. Mais sa santé physique du haut de ses 83 ans en 2025 lui permettra-t-elle ? Les Ivoiriens le sauront le 18 juin prochain lorsque le président Ouattara tranchera définitivement la question de sa candidature.

Cette adresse du président Alassane Ouattara à la nation via le Congrès sera également une réponse aux cadres et militants du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir qui est en proie, depuis le décès des deux dauphins adoubés du président Ouattara, les défunts Premiers ministres Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko, à une nouvelle « guerre » larvée de succession. Ponctuée de relations interpersonnelles exécrables entre cadres et même dirigeants de premier plan. En sa qualité de président du RHDP, il reviendra à Alassane Ouattara, d’éclairer définitivement, le 18 juin 2024, puis d’apaiser les cadres et militants de son parti sur la suite de cette « guerre » de succession.

Une « guerre » larvée de succession

 Une « guerre » larvée qui oppose, nous a confié, sous le couvert de l’anonymat, un cadre du RHDP, cinq personnalités du parti au pouvoir  au nombre lesquelles une femme. Parmi ces cinq personnalités qui s’activeraient, dans l’ombre, pour succéder au président Ouattara au cas où il renoncerait à briguer un nouveau mandat, notre source cite le vice-président de la République, Tiémoko Meyliet Koné, ancien gouverneur de la BCEAO, et le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, chef d’entreprises prospère.

Face aux ambitions présidentielles qui se signalent au RHDP en dépit de la candidature « naturelle » qu’incarne le président Alassane Ouattara,  deux camps s’affrontent, en sourdine, au sein du parti au pouvoir. Il y a, d’une part, les cadres et militants du RHDP pour qui le président Ouattara étant le « candidat naturel » du parti, il n’est point question d’envisager un successeur pour  2025. Selon eux, pour l’élection présidentielle de 2025, le président Ouattara demeure le candidat du parti au pouvoir. Les tenants de cette position « ADO ou rien » sont largement majoritaires au RHDP comme le sont leurs homologues et adversaires indécrottables du « Gbagbo ou rien » au PPA-CI.

Les « ADO ou rien » dénoncent des velléités de « parricide »

 Les « ADO ou rien » du RHDP en veulent aux tenants de la position minoritaire qui appellent bas à un nouveau candidat du parti au pouvoir pour le scrutin présidentiel de 2025. Ostracisés et mis à l’index, les tenants d’une candidature autre qu’Alassane Ouattara sont accusés d’un élan de « parricide » par les  « ADO ou rien ». C’est à juste titre que les «ADO ou rien » organisent, de région à région, des journées d’hommage et de soutien au président Alassane Ouattara. Comme pour dire à la branche minoritaire que son rêve ne se réalisera point.

Grande cérémonie et non des moindres dans ce registre, le giga meeting que l’Union des femmes du RHDP (UF-RHDP) et sa nouvelle présidente nationale, l’ancienne ministre Arlette Badou N’Guessan Kouamé, prévoient d’organiser le samedi 22 juin 2024 au parc des sports d’Abidjan-Treichville.  Plus de 20.000 femmes sont attendues à ce rassemblement, a soutenu la présidente du Sénat, Mme Kandia Camara, lors de la conférence de presse qu’elle a animée, le mardi 4 juin dernier.   Comme quoi, tout en faisant une pression subtile sur le président Alassane Ouattara afin qu’il accepte d’être le candidat du RHDP, les « ADO ou rien » veulent doucher tout espoir qui pourrait animer les « ADO et nous » (ceux qui militent pour une autre candidature) en vue de 2025.

Par Didier Depry   

Légende photo : Le président de la République, Alassane Ouattara, s’adressera, au Congrès, le mardi 18 juin 2024, à Yamoussoukro. (Archives)

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