Importance de la formation et du poste d’entraîneur de gardiens de but pour un staff technique en football. Le directeur technique national (DTN), Kaé Oulai, président du
Centre technique national (CTN), fait des éclairages dans cet entretien exclusif.
Pourquoi la DTN décide-t-elle d’une formation spécifique des gardiens de but ?
Le président de la FIF a placé la formation des cadres techniques, des médecins du sport et des joueurs, au centre de son projet de développement du football ivoirien. Certaines personnes ignorent la valeur de la formation. On forme pour capitaliser sur l’avenir.
Quels sont vos attentes ?
Former des préparateurs de gardiens de but qui vont enseigner aux jeunes, les fondements de la pratique ; plonger, saisir le ballon et se dégager. Surtout les habituer à aller au combat avec les attaquants. Il faut leur plonger dans les pieds ou disputer le ballon dans les airs.
Pourquoi ne pas laisser les entraîneurs principaux s’en occuper ?
L’entraîneur principal ne peut pas tout faire. Quand le football se professionnalise, il faut un comportement de professionnels. À l’Asec Mimosas, par exemple, l’entraîneur Julien Chevalier est entouré d’un groupe de 8 à 9 personnes dont l’entraîneur des gardiens de but qui est essentiel dans un staff technique.
C’est pour cela que des jeunes gardiens de but vont aider les entraîneurs en formation lors des phases pratiques, en raison de l’âge avancé de certains d’entre eux.
Toutes les conditions sont-elles réunies pour cette formation ?
Nous sommes au Centre technique national. Il y’a une salle de réunion de 32 à 35 personnes bien équipée et un terrain synthétique. Le terrain central est en réfection pour les entraînements des équipes nationales. Ici, il y a des offres de logement et de restauration. Ce Centre est la cheville ouvrière du développement du football en Côte d’ivoire. Tout doit partir d’ici.
Quels sont les membres d’un staff technique ?
On doit y retrouver un entraîneur principal et son adjoint, un préparateur physique, un médecin, un kiné et un entraîneur des gardiens. Regardez dans les clubs européens, gardiens de but, attaquants , défenseurs et milieux de terrain. Chaque groupe a son entraîneur. Aujourd’hui, on travaille de façon scientifique. Ce n’est plus comme dans les années 60 ou 70. Là-bas, il y a des staffs avec 15 à 20 personnes autour de l’entraîneur. Ce n’est pas un luxe mais une nécessité. Parfois, le coach est appelé manager. Il coordonne uniquement les tâches et conçois la philosophie de jeu.
Ça fait beaucoup de monde autour de l’entraineur principal…
C’est nécessaire dans le football professionnel. Les présidents de clubs ou les dirigeants doivent laisser les entraîneurs principaux choisir leurs adjoints. C’est une question d’affinités. Lorsqu’on impose une collaboration à des gens, il arrive souvent des incompréhensions désastreuses.
C’est tiré de votre expérience d’entraîneur ?
C’est en raison de cela que je conseille aux présidents de clubs, de permettre à l’entraîneur de choisir ses adjoints. Vous voyez bien que de nombreux entraîneurs européens imposent aux clubs ou aux sélections qui les recrutent, les adjoints avec lesquels ils ont toujours travaillé. De plus, quand j’étais entraîneur au stade d’Abidjan, il m’arrivais de prendre l’avis de notre chargé du matériel appelé « Ropero ». Souvent ils sont plus proches des joueurs. Leur avis compte pour appréhender l’état d’esprit d’un joueur.
Vous avez une confidence à faire ?
Je vous parle du « Ropéro » pour signifier que l’entraîneur doit développer une capacité d’écoute. Mon collaborateur au Stade d’Abidjan, Koné Yaya Youtou m’a dit un jour : « Vouloir mourir avec ses idées est suicidaire lorsqu’on dirige des hommes. Il faut être flexible. On appréhende mieux son environnement et certains problèmes ». Un entraîneur doit rester ouvert et écouter son entourage.
Interview réalisée par Arthur Zébé
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