Deux plasticiennes au style apuré et différent proposent un dialogue au féminin à travers lequel elles s’intéressent à la condition de la gent féminine. En effet, dans le cadre de leur exposition collective à la galerie Houkami Guyzagn sise à Abidjan-Cocody, Ozoua Harmonie et Bedyart représentent la femme sous différents aspects et angles.
Leur rencontre picturale s’est ouverte, le jeudi 26 octobre 2023, à partir de 19h, par son vernissage. En prélude à cet évènement, elles ont animé une conférence de presse à la galerie hôte, lundi 23 octobre, pour situer les journalistes sur leur parcours, leurs motivations, leur démarche artistique, les thèmes et sujets qu’elles développent.
« Mon environnement m’inspire. Je suis purement africaine dans la tête. Je m’attelle à promouvoir la femme africaine, à lui rendre hommage. Les Africaines sont très courageuses. Elles n’ont pas tout ce qu’il leur faut dans le quotidien, mais sont résilientes. Elles sont l’essence-même de la nature, de la vie. La femme, c’est la vie, car elle crée, donne la vie », relève Bedyart, installée en France depuis deux décennies.
Par ailleurs, elle estime que « l’art contemporain a pris beaucoup de volume. Je fais de l’art africain. L’art européen ne m’influence pas. J’adore l’Afrique. Si j’avais le choix, je vivrais depuis longtemps en Afrique, précisément en Côte d’Ivoire, mon pays d’origine. Mais je compte venir m’y installer. Ce projet me tient à cœur. J’ai des obligations qui me maintiennent en France ».
Ozoua Harmonie, elle, fait savoir qu’elle donne dans le portrait. Et que « je réalise des œuvres avec des perles. La femme, c’est le maquillage. J’essaie d’extrapoler le maquillage féminin. Je magnifie la femme; je la questionne sur les faits de société. Je suis arrivée là où je peux capter mon art ».
Thierry Dia, le maitre des lieux, et le critique d’art Mimi Errol, commissaire général des expositions à la galerie Houkami Guyzagn, tombés d’admiration devant le travail des deux plasticiennes, ne tarissent point d’éloges pour ces dernières.
« Il existe un dialogue entre ces deux artistes qui vivent des réalités différentes dans des horizons différents. Elles se donnent à cœur joie, se dévoilent, mettent en avant leurs sentiments. C’est intéressant de regarder leur travail. Elles veulent montrer ce qu’elles sont », reconnaît Mimi Errol. Pendant que Thierry Dia affirme que Bedyart fait le travail d’Ozoua. « Celle qui vient d’ailleurs donne l’impression de vivre ici », constate-t-il.
A cette exposition, Bedyart propose 13 toiles et Ozoua Harmonie 10. « Femme d’ici, Femme d’ailleurs », qui dure 3 semaines, prend fin le 18 novembre.
Marcellin Boguy
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