Fédération française de football (FFF) : Qui est Philippe Diallo, le président par intérim ?

Le comité exécutif extraordinaire de la Fédération française de football (FFF), réuni ce mercredi matin, a décidé la mise en retrait de Noël Le Graët de ses fonctions de président de la FFF, jusqu’à la publication des résultats de l’audit diligenté par le ministère des Sports.

Philippe Diallo, vice-président de l’instance, va assurer l’intérim pendant une durée déterminée, comme le prévoient les statuts fédéraux. Il va aussi occuper le poste de directeur général puisque Florence Hardouin a été mise à pied à titre conservatoire.

Cette décision doit permettre à la Fédération de retrouver un peu de sérénité et de gommer l’image désastreuse donnée depuis plusieurs semaines. Philippe Diallo, 59 ans, né à Saint-Nazaire, est tout sauf un inconnu dans le monde du football. Il siège au comité exécutif de la FFF depuis décembre 2021, date à laquelle il avait succédé à Brigitte Henriques quand cette dernière avait été élue au CNOSF.

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Mais son histoire d’amour avec le ballon rond a commencé bien plus tôt. Il a signé sa première licence au FC Nantes à l’âge de 6 ans, aime à rappeler qu’il a même eu Jean-Claude Suaudeau comme entraîneur. De son propre aveu, en 2016 : « J’étais un bon joueur, mais, à Nantes, ils placent la barre très haut. Je n’ai pas franchi le cap et je devais poursuivre mes études. »

Les études étaient prioritaires chez les Diallo. Souleymane, le papa né à Dakar, était marin et boxeur amateur international, qui avait participé aux Jeux olympiques de Rome en 1960 avec l’équipe de France. Il avait même décroché un titre de champion du monde militaire. À la fin de sa carrière, le père Diallo avait ouvert avec son épouse (la mère de Philippe Diallo) un restaurant à Saint-Nazaire, puis un troquet non loin de la place du Commerce, à Nantes.

Les études d’abord, donc, pour Philippe Diallo et sa sœur. Son bac en poche, il obtient une maîtrise de droit des affaires, puis intègre Sciences-Po en 1986, rue Saint-Guillaume où il suit, entre autres, les cours d’un certain François Hollande. Il donne lui-même des cours à la fac de Cergy, écrit des comptes rendus pour Ouest-France quand des équipes de Loire-Atlantique viennent jouer en région parisienne. Ouest-France, où il avait commencé comme correspondant sportif à la rédaction de Nantes en même temps qu’un certain Pascal Praud, resté un ami fidèle.

Quand il quitte Sciences Po, Philippe Diallo travaille comme assistant parlementaire de la députée Elisabeth Hubert (RPR). Mais l’Assemblée nationale ne lui fait pas oublier le football, lui qui passait pour un doux-dingue sous les lustres de la République avec le journal L’Équipe sous le bras.

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Ainsi, lorsqu’il a l’opportunité de monter dans le train de la création du l’Union des clubs professionnels de football, avec le président du FC Nantes de l’époque (Max Bouyer), Gervais Martel et Jean-Michel Aulas, il fonce, décidé à ce que les intérêts des clubs soient défendus. Il accepte le poste de secrétaire général.

Homme intelligent, qualifié de malin voire habile, Philippe Diallo navigue ainsi dans les instances du football depuis quelques décennies. Juge unique de la Fifa, président du Conseil social du mouvement sportif (Cosmos), directeur général de feu le syndicat de l’Union des clubs professionnels. C’est en mars 2021 que les portes du comité exécutif la FFF se sont ouvertes sur un poste de trésorier avant qu’il ne devienne vice-président en décembre de la même année

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