Financement des banques multilatérales : Voici les propositions du président de la BAD

« L’évolution de l’architecture mondiale du financement du développement : implications pour les banques multilatérales de développement après la pandémie de Covid-19 ». C’est le thème de l’édition 2023, du cycle de conférences « Kofi Annan eminent speakers » initié par la Banque africaine de développement (BAD), qui s’est tenue, le vendredi 20 octobre 2023, au CCIA, l’annexe de la Banque africaine de développement, à Abidjan-Plateau. Et dont l’invité de marque, en vidéo conférence était Dr Jim Yong Kim, 12e président du Groupe de la Banque mondiale (2012 à février 2019) et vice-président et associé de Global Infrastructure Partners, un fonds qui investit dans des projets d’infrastructures multisectoriels à travers le monde.

 

Le président de la BAD, Akinwumi Adesina, a vanté les mérites de l’invité du jour qui est son mentor et un modèle de vie exemplaire, dira-t-il. Revenant sur les impacts de la Covid-19, de la malnutrition et du réchauffement climatique,  il a rappelé qu’il s’agit aujourd’hui de créer un monde meilleur pour 940 millions de personnes, mettre fin aux inégalités et parvenir à une prospérité partagée. Pour ce faire, le président de la BAD estime qu’il faut mobiliser les moyens financiers nécessaires dans le but des objectifs de développement durable (ODD). Les banques multilatérales, au dire d’Adesina, doivent prendre beaucoup plus d’initiatives en faveur des pays d’Afrique.

 

Le Droit de tirage spécial (DTS), à l’en croire, pour l’Afrique doit être multiplié par 3 voire 4. Sur les 600 milliards de dollars de DST, seulement 3% sont revenus à l’Afrique. Ce qui pour lui est insuffisant. Il propose, en outre, un marché de devise local, pour le remboursement de la dette publique. Adesina a posé la question de savoir pourquoi ne pas évaluer le Produit national brut (PNB) selon les ressources naturelles des pays africains?

 

Dr Jim Yong Kim, pour sa part, est convaincu que la BAD a besoin d’énormes moyens financiers. « Le monde ne peut que gagner en investissant dans les banques multilatérales », a-t-il dit. Pour lui, il doit avoir assez de facilités pour les banques de développement. Il a posé la question de savoir comment amener le secteur privé à répondre aux aspirations des banques multilatérales. La gouvernance, a-t-il dit, est indispensable dans la gestion des banques.

 

Dressant un tableau sombre de l’impact de la Covid-19, Dr Jim Kim Yong  a rappelé qu’elle a occasionné une montée de la pauvreté, des violences conjugales et des mariages précoces. Par ailleurs, a-t-il noté, la position des enfants était désastreuse, la plupart n’ayant pas accès à l’éducation et aux soins de santé. Pendant cette période, il a aussi noté des accouchements non assistés, un taux élevé de mortalité, le stress sur les familles  et des enfants  qui ont perdu plusieurs mois d’apprentissage.

 

En conclusion, Dr Akinwuni Adesina a émis le vœu de voir comment il peut travailler avec l’Union européenne et a remercié l’invité du jour qui a fait preuve de leadership à la tête de la Banque mondiale. « Je n’oublierai pas ce que vous avez fait pour moi quand j’avais besoin de capitaux. Jim, vous êtes mon ami à vie », a-t-il conclu. Une banque multilatérale de développement est une institution supranationale fondée par des Etats souverains qui en sont actionnaires.

 

Nedson Djinsou

 

 

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