Le 28 novembre 2021, une assemblée générale mandatée par le Comité de normalisation de la Fédération ivoirienne de football (FIF) aboutit à l’élection de Kuyo Téa Narcisse, président de l’Africa sports d’Abidjan. Cette élection est espérée sonner le glas d’une crise éruptive d’une dizaine d’années dont le corollaire est la descente humiliante du club en Ligue 2, au terme de la saison 2020-2021. Il fallait réunir deux équipes appartenant à deux camps différents au moment de l’élection.
Le club, après un début difficile dans le championnat de ligue 2, engrange des victoires et se remet en situation de marche. En coulisses, les vieux démons de la division se meuvent, rôdent. Ils font brèche dans le travail de reconstruction rêvé par Kuyo Téa Narcisse. Ils franchissent les portes des vestiaires puis empuantissent les pensées des joueurs. Des revendications naissent. Elles se font de plus en plus insistantes. Elles s’en prennent à un principe initié par le bureau du président élu : « Compte tenu des difficultés du club, seuls les salaires seront versés. Pas de primes de matches pour aucun joueur ».
Soupçonnés de tirer les ficelles, des dirigeants sont interdits d’accès aux vestiaires par l’entraîneur Gouaméné Alain. Parmi eux, certains estiment ne pas être assez bien récompensés après avoir participé au financement de la campagne et à l’élection de Kuyo Téa. Ils s’attendaient à des postes ‘‘ juteux ’’. N’ayant pas eu gain de cause, ils veulent plonger le club dans les abysses de la brume. De plus, pour lui nuire, ils instrumentalisent des joueurs pour le déstabiliser.
Dans une suspicion généralisée, le 17 janvier 2022, 12 joueurs sont libérés pour ‘‘ insuffisance de rendement.’’ En toile de fond, leur réputation d’agitateurs et de ‘‘ syndicalistes ’’est une raison supplémentaire. Au cours de la 10e, 11e et 12e journée de la Ligue 2, l’Africa sports enregistre deux défaites et un match nul. A la suite de la deuxième défaite, le 1er avril 2022, une réunion se déroule entre la direction du club et les joueurs. Ces derniers exigent des primes de matches comme leurs ‘‘ camarades ‘’ des autres clubs.
Kuyo Téa Narcisse leur répond : « vous êtes l’une des rares équipes à percevoir régulièrement un salaire mensuel. En Ligue 2, de nombreux clubs attribuent uniquement des primes de matches à leurs joueurs. Pas de salaires. Alors, choisissez entre les primes et les salaires, car je ne peux pas payer les deux ». La mort dans l’âme, les joueurs optent pour les salaires.
Après la rencontre, un dirigeant offusqué se posait les questions suivantes : « les récents mauvais résultats obtenus seraient donc un sabotage à cause des primes de matches non payées ? Ou alors ces enfants se sont transformés en opposants du président avec un maillot pour tenue de camouflage ? »
Arthur Zébé
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