Football / Moussa Diaby, président du RFC de Yamoussoukro : « Pas un seul centime d’aucune autorité »

Depuis sa prise de fonction en 2011, le président Moussa Diaby course inlassablement la montée en ligue 1. Face aux difficultés de l’équipe, il parle.

Comment s’est passée votre arrivée au RFC ?

Je voudrais d’abord préciser que le club a vu le jour le 9 Juin 1999. Je suis le 4ème président depuis sa création. Au moment où je le prenais en mains, il y a six ans (saison 2011-2012), il était en division 3. Nous sommes montés en ligue 2 la même année.

De la D3 à la Ligue 2, qu’est-ce qui change ?

Les priorités et les besoins deviennent plus importants. Le budget en Ligue 2 fait 75 millions CFA. Pourtant, la subvention accordée par la fédération est de 25 millions. Chaque année, il faut trouver un manque à gagner de 50 millions. Il faut les chercher et les trouver.

Ce que vous faites, n’est-ce pas ?

Nous les cherchons par tous les moyens, nous mettons à contributions nos affaires personnelles pour financer. En 2018, nous, présidents de clubs, avons proposé à la FIF de changer la formule du championnat de Ligue 2 afin de donner la chance à plus de clubs de monter en Ligue 1.

Comment ?

Il s’agit de choisir les deux ou trois meilleures équipes des deux poules de la Ligue 2 pour les constituer en carré d’as final. Ainsi, les 2 premiers montent en ligue 1. La FIF a répondu que la FIFA et la CAF exigent des championnats longs pour que les équipes aient beaucoup de matches dans les jambes. La formule en poule unique est physiquement et financièrement plus éprouvante. C’est difficile mais on se bat.

 

Un appel ?

Depuis que je suis président de la Renaissance Football Club de Yamoussoukro, je n’ai jamais reçu un seul centime d’aucune autorité de la ville. Pourtant, on se bat pour l’image de la ville, pour son prestige. Moi, je suis originaire d’Odienné mais étant né ici, ayant grandi ici, je suis un digne fils de Yamoussoukro. Nous œuvrons pour la mémoire du président Félix Houphouët-Boigny qui a fait sa part. Nous que faisons-nous ? Le football ne doit pas mourir à Yamoussoukro. Même la population ne fait rien pour nous aider. Toute la ville nous a abandonnés. Ce n’est pas normal.

Les avez-vous sollicités ?

Le fonctionnement du club coute excessivement cher. Chaque week-end, il faut dépenser entre 1 million et 1,5 million. Ce n’est pas facile. Je demande aux autorités de se mettre avec nous pour faire avancer le club. Les joueurs sont logés dans une cité. En dehors du repas, des salaires, des primes de matches, il y a l’électricité et l’eau à payer. L’entraineur et ses adjoints également sont payés. C’est le manque de moyens qui nous fait rater la montée en Ligue 1 en 2014 et en 2017. Bouaké et le Lys Sassandra nous ont coiffés au poteau parce qu’ils avaient un peu plus de moyens que nous. Nous avons plongé, en 2014, à deux journées de la fin. Vous comprenez ? J’appelle aussi nos cadres, nos grands frères occupant des postes de responsabilités ou que ce soit, à venir nous aider. Six années en Ligue 2, c’est trop.

Une confidence ?

D’abord, rendre hommage à nos deux premiers présidents Koné Souleymane et Fofana Ali. J’ai eu la chance de travailler à leurs côtés. Ce sont eux qui ont hissé le club là où il se trouve aujourd’hui. Ensuite, dire merci à ma famille. Plusieurs fois, j’ai failli abandonner le club mais elle m’a toujours encouragé à continuer en m’expliquant que je suis sur la bonne voie. Sans elle, je ne serais assis en face de vous.

Arthur Zébé

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