La guerre en Ukraine qui a démarré en février 2022 va-t-elle prendre fin bientôt ? On pourrait aisément y croire d’autant que les deux puissances militaires du monde impliquées dans cette guerre ; l’une directement et l’autre, à travers l’Ukraine, se sont assises autour de la même table pour décider de mettre fin au conflit. En effet, Russes et Américains se sont entendus, le mardi 18 février 2025, à Riyad, en Arabie saoudite, pour établir un « mécanisme de consultation » pour régler leurs contentieux et ils vont nommer des négociateurs pour le règlement de la guerre en Ukraine.
A l’issue de ces premiers pourparlers à ce niveau entre Russes et Américains depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, en février 2022 – qui ont duré quatre heures et demie –, le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, s’est dit « convaincu » que la Russie voulait s’engager dans un « processus sérieux » pour mettre fin à la guerre. Il a souligné qu’il fallait toutefois qu’un accord sur l’Ukraine soit « acceptable » pour tous. « Il doit s’agir d’une fin permanente à la guerre, pas une fin temporaire, comme on a vu par le passé. On sait, c’est juste la réalité des choses, qu’il devra y avoir une discussion sur les territoires et qu’il y aura une discussion sur les garanties de sécurité », a-t-il dit à la presse. Rapporte le quotidien français Le Monde.
Le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a affirmé, toujours selon le journal Le Monde, d’avoir perçu « un vif intérêt pour la levée des obstacles artificiels au développement d’une coopération économique mutuellement bénéfique » entre la Russie et les Etats-Unis. Il a estimé que les Américains avaient commencé à « mieux comprendre » la position de Moscou – répétant à cette occasion l’opposition catégorique de la Russie à tout contingent de pays de l’OTAN en Ukraine – et que Russes et Américains ne s’étaient pas seulement « écoutés » mais s’étaient « entendus ».
Ce dialogue direct entre les Etats-Unis (financier principal et grand fournisseur en armements de l’Ukraine) et la Fédération de Russie constitue un signe avant-coureur important du chemin tracé vers la fin du conflit. Au-delà de la fin de la guerre en Ukraine, les Etats-Unis d’Amérique et la Russie font, en vérité, discuter de l’avenir de l’Ukraine et de l’Europe d’autant que le prolongement de cette guerre et l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN comme le voulaient mordicus l’Europe et l’ancien président américain, Joe Biden, si cela se concrétisait, contre la volonté de la Russie, l’Europe allait s’installer dans une guerre élargie qui pouvait tourner en une guerre nucléaire menaçant le monde entier. Ça pouvait devenir la 3e guerre mondiale.
C’est ce destin funeste que le nouveau président américain, Donald Trump ne veut pas et pour lequel il a décidé d’engager des discussions directement avec la Russie et le président russe, Vladmir Poutine. Cette option de Donald Trump est la meilleure. Il reste maintenant à associer l’Ukraine et son président Zelensky aux négociations. Ce que les Américains comptent faire. Face à ce schéma réaliste de recherche de la paix, les Européens, qui se frustrés, marquent leur opposition. Ils se sont réunis à Paris, à l’invitation du président français, Macron, en marge de la rencontre russo-américaine d’Arabie Saoudite, pour condamner l’option de Trump. En vérité, les Européens voulaient imposer leur vision de la fin de la guerre au président Poutine. Une vision dans laquelle la Russie serait humiliée, vaincue et l’Ukraine et ses alliés européens triomphateurs. La Russie vivrait le calice de l’humiliation jusqu’à la lie avec l’entrée de l’Ukraine au sein de l’OTAN. Contre toute attente pour les Européens, c’est le contraire qui est en train de se produire avec l’implication avec respect de la Russie dans le processus de sortie de crise. A l’initiative de Donald Trump.
Les Européens trouvent cela inacceptable d’autant que leur option devrait être humiliante et suicidaire pour la Russie. Les Européens avaient pour cela tenté d’utiliser la communauté internationale afin de mettre la Russie dans les serres. Mais en vain. A preuve, ils ont organisé, les 15 et 16 juin 2024, une conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine qui a eu lieu au Bürgenstock (Canton de Nidwald) en Suisse. Un sommet auquel ils ont invité de nombreux pays sauf la Russie. L’Ukraine était même l’un des co-organisateurs de ce sommet. Ce sommet fut un fiasco. Et des pays tels que la Chine, l’Arabie Saoudite et des pays africains ont refusé de signer le communiqué officiel de ce sommet parce que l’un des protagonistes au conflit, la Russie, n’a pas été invité alors qu’on parle de paix et l’Ukraine est présent.
L’Europe ne peut aujourd’hui que s’en prendre à elle-même. Elle qui a donné beaucoup d’argent et d’armes à Volodymyr Zelensky pour faire une guerre qui s’est avérée sans issue pour l’Ukraine. Le président Ukrainien qui s’accroche au pouvoir, sans vouloir organiser d’élection présidentielle alors que son mandat a pris officiellement fin, le 19 mai 2024, a gaspillé tout l’argent qu’on lui a remis. L’argent des contribuables européens.
Concernant le dialogue sur la fin de la guerre en Ukraine, l’administration américaine Donald Trump a ouvert la porte à une participation aux discussions des Européens, laissés comme Kiev à l’écart des pourparlers, russo-américaines de Ryad, en Arabie Saoudite. Rapporte la presse internationale. Comme quoi les Etats-Unis d’Amérique tiennent le bon bout pour un processus de paix véritable entre la Russie et l’Ukraine.
Une contribution de
Sylla Moumouni
Africain vivant en Europe
Légende photo : Américains et Russes lors de leur rencontre de pourparlers, le mardi 18 février 2025, à Riyad, en Arabie saoudite.


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