Guerre Ukraine – Le plan de paix de Zelensky divise Kiev et Moscou : Voici les raisons

Radiation et sécurité nucléaire, sécurité alimentaire, sécurité énergétique, libération des prisonniers et des déportés, respect de la charte des Nations Unies et intégrité territoriale de l’Ukraine, troupes russes et hostilité, justice, protection immédiate de l’environnement, prévention de l’escalade et confirmation de la fin de la guerre. Tels sont les dix points qui constituent le plan de paix arrêté par le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour mettre un terme, a-t-il affirmé, à la guerre qui oppose son pays à la Russie du président Vladmir Poutine.  Fait curieux, ce plan de paix n’a pas été présenté à la Fédération de Russie mais plutôt aux pays occidentaux, alliés de l’Ukraine, qui l’ont adoubé. Ce sont donc les Etats-Unis d’Amérique et les pays de l’Europe à qui le président de l’Ukraine a  présenté son plan de paix qui ont donné leur OK à ce plan.

La question épineuse des territoires divise profondément

« Je veux que cette guerre russe agressive prenne fin de manière équitable et sur la base de la Charte des Nations unies et du droit international », a déclaré M. Zelensky, qui s’est adressé, par vidéoconférence, aux pays présents au sommet du G20 en novembre 2022 qui s’est tenu dans la station balnéaire indonésienne de Nusa Dua. Zelensky conditionne toute négociation avec la Russie à la restitution des territoires occupés et au retrait des troupes de Moscou.

« La Russie doit réaffirmer l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans le cadre des résolutions de l’ONU et des documents juridiquement contraignants. Cela ne fait pas l’objet de négociations », a déclaré le président ukrainien. « La Russie doit retirer toutes ses troupes et formations du territoire de l’Ukraine, le contrôle de l’Ukraine sur toutes nos frontières avec la Russie doit être rétabli. Cela conduira à une cessation réelle et complète des hostilités », a-t-il conclu. Toutefois, il a affirmé qu’une éventuelle fin des hostilités ne serait pas suffisante et que l’indépendance de son pays resterait « en danger ». La raison ? L’Ukraine ne fait partie d’aucune alliance et exige donc un nouveau traité international pour garantir sa sécurité et sa souveraineté.

Pas d’échanges de militaires russes, prisonniers en Ukraine, contre les enfants ukrainiens gardés en Russie

 La question des territoires constitue un des points essentiels du plan de paix proposé par l’Ukraine et soutenu par les pays occidentaux. Bien qu’elle n’ait pas été sollicitée pour avoir sa position, en tant que l’un des belligérants au conflit, la Russie a réagi au plan de paix de  Zelensky. Le président russe Vladimir Poutine a exclu de conditionner toute négociation pour la paix avec l’Ukraine à la restitution des provinces ukrainiennes que Moscou a annexées en septembre 2021.

« Il (Zelensky) complique la possibilité de parvenir à un accord en fixant des conditions irréalistes », a déclaré, par ailleurs, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.Le Kremlin a rejeté les points essentiels du plan de paix de l’Ukraine. Entre autres, le point culminant selon lequel l’Ukraine exige que le pays revienne à ses limites de 1991. « Les habitants de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporiyia sont devenus nos citoyens pour toujours. Il n’y a rien à dire sur Donetsk, Luhansk, Kherson et Zaporiyia », a précisé  le président russe Vladimir Poutine.

Autre point important, la question des enfants ukrainiens transférés en Russie. Pour le Kremlin, il s’agit de mettre ses enfants en sécurité, ce que l’Ukraine dément en accusant la Russie de violation des droits de l’homme. « Nous savons que onze mille enfants ont été déportés de force en Russie et sont séparés de leurs parents en sachant parfaitement qu’ils ont des familles », a soutenu. Le président de l’Ukraine  avant d’ajouter que ces enfants ont été identifiés.

Un avion militaire russe abattu, le 24 janvier 2024

 Selon des sources diplomatiques, l’Ukraine  voudrait donner aux enfants ukrainiens transférés en Russie, le statut d’otages afin qu’ils fassent l’objet d’échanges entre la Russie et l’Ukraine comme des échanges de prisonniers. En clair, des échanges entre ces enfants ukrainiens et des prisonniers militaires détenus en Ukraine.

La Russie ne souscrit pas à cette formule. La Russie ne veut pas échanges ces enfants ukrainiens contre les militaires russes détenus en Ukraine. La raison est qu’à Kremlin, on a peur que  Kiev tende un piège à la Russie et que l’avion transportant les enfants ukrainiens gardés en Russie soit abattu lors de du transport des enfants vers l’Ukraine.

 La Russie accuse l’Ukraine d’avoir abattu, le mercredi 24 janvier 2024, un avion de transport militaire russe au-dessus de la région frontalière de Belgorod, près du village russe de Iablonovo, tuant tous ses occupants dont 65 prisonniers militaires ukrainiens. L’Ukraine a reconnu via  son service  de renseignement militaire (GUR) qu’un échange de prisonniers entre l’Ukraine et la Russie  était en cours. Ces prisonniers militaires ukrainiens tués constituaient cet échange. La Russie ne veut donc pas que les enfants ukrainiens qu’elle a gardés soient victimes d’un attentat comparable. Même si Kiev nie avoir abattu cet avion militaire russe, le Kremlin ne veut pas prendre un tel  risque pour les enfants. D’où l’échec de la proposition ukrainienne. Mais également du processus de paix entre la Russie et l’Ukraine.

Une contribution de

Moussa Diarra

Citoyen malien vivant en Europe

 

 

 

 

 

 

 

 

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