Journée internationale de la photographie 2024 – Le photographe Augustt Cornélius Azaglo célébré à la Rotonde des arts contemporains

Organisée tous les 19 août de l’année, la Journée internationale de la photographie a été célébrée autour du thème : « La photographie, c’est de l’art » en Côte d’Ivoire à la Rotonde des arts contemporains sise à Abidjan-Plateau à l’initiative de l’association Lumière sur image. Laquelle a pris prétexte de cette journée, cette année, pour rendre un hommage appuyé au photographe Augustt Cornélius Yao Azaglo, le Photographe de Korhogo, à l’occasion du centenaire de sa naissance (1924-2024).

Il est revenu à l’hôte de cette célébration, Pr. Yacouba Konaté, de planter d’entrée le décor. En indiquant, ce lundi 19 août, que le projet, porté par l’association Lumière sur image, « est reçu par la Rotonde des arts contemporains en mère porteuse ». Tout en reconnaissant que « le sujet du programme, on le doit à Henri N’Koumo, directeur des Arts visuels au ministère de la Culture et de la Francophonie ». A l’en croire, « la famille du célébré porte un héritage très, très lourd. L’héritage d’un des plus grands photographes ivoiriens ». Pour Pr. Yacouba Konaté, le film de 52 min sur Augustt Cornélius Yao Azaglo, « Djaatala » (Preneur d’ombres) réalisé en 2001 par le photographe Dorris Haron Kasco traite aussi d’un sujet portant sur la question globale de la restitution.

« Aujourd’hui, le fonds Augustt Azaglo existe, mais pas en Côte d’Ivoire; il se trouve quelque part en France. Et il est difficilement traçable. Toutefois les autorités ivoiriennes- en l’occurrence le ministère de la Culture et de la Francophonie, et la mairie de Korhogo et les cadres de cette localité-, alertées afin que l’on retrouve ledit fonds, ont décidé de s’y employer. Par ailleurs, ici, ensemble, nous allons échanger pour voir les meilleures possibilités afin que le fonds revienne à la maison », a argumenté Pr. Yacouba Konaté.

La présidente de l’association Lumière sur image, porteuse du programme depuis 5 ans maintenant, Béatrice Nicole Kouadio, s’est fait fort de dire un grand merci au photographe Dorris Haron Kasco « qui a fait un travail merveilleux pour retracer l’histoire de la photographie en Côte d’Ivoire. Même si Augustt Azaglo n’est plus parmi nous, par son biais, notre pays sera honoré ce soir ».

Henri N’Koumo a, lui, rappelé que, déjà dans la matinée, dans le cadre des festivités marquant la célébration de la Journée internationale de la photographie, il y a eu, à l’INSAAC sis à Abidjan-Cocody, des masterclass sur la photographie et une remise de récompenses à des auteurs de cette discipline. Aussi Henri N’Koumo est-il revenu sur le parcours atypique du célébré en le présentant dans le détail.

Au nom de la ministre de la Culture et de la Francophonie, Pr. Koffi Tougbo, directeur de la Formation à l’art et à la culture au ministère de tutelle, relèvera que la cérémonie du jour en l’honneur de la photographie est belle en couleurs. Tout en n’omettant pas de féliciter le photographe Dorris Haron Kasco « dont le travail a permis de mettre en lumière celui de plusieurs photographes dont le photographe Augustt Cornélius Azaglo.

Pr. Koffi Tougbo n’a pas manqué de faire la genèse de la photographie dans le monde. Avant de soutenir : « Cette journée est un grand moment de réflexion sur l’avenir de cet art ». Et ce, en rappelant le thème de la journée cette année : « La photographie, c’est de l’art » et en parlant de l’actualité du secteur : photographie et intelligence artificielle. Pour finir par faire savoir « les attentes sur les enjeux de nos rapports à la photographie et aux arts ». « Il ne faut pas, dans cette perspective, que l’on s’éloigne des valeurs éthiques », a-t-il souhaité.

Par ailleurs, Pr. Koffi Tougbo s’est surtout réjoui de la célébration du centenaire de la naissance d’Augustt Cornélius Yao Azaglo, « photographe de renommée mondiale ». « Cet artiste, a-t-il estimé, avant de déclarer ouverte cette journée à la Rotonde des arts contemporains, est l’un de nos meilleurs ambassadeurs ».  Dans son mot sur « Mon chemin avec Azaglo », Dorris Haron Kasco a situé l’assistance : « Je n’ai rien fait d’autre que de présenter Cornélius Azaglo tel que je l’ai vu ». Relatant l’histoire de son film, Dorris Kasco a révélé qu’il a travaillé là-dessus 6 mois durant à Korhogo et que ce film est un film-hommage à ce pionnier de la photographie en Côte d’Ivoire.

Il a lui aussi regretté que « les négatifs de l’immense travail du vieux nous ont échappé ». Là, on parle de plus de 100 mille négatifs. C’est énorme. Mais il s’est quand même réjoui que le ministère de tutelle fait des pieds et des mains pour mettre la main sur le fonds en question. Augustt Kouamé Christian, un des fils du défunt photographe, a fait un témoignage sur l’œuvre de son géniteur et relevé l’impact de son travail sur les générations après lui et sur le secteur en général. Quant à Augustt Sophie épse Séka, la petite-fille d’Augustt Cornélius Yao Azaglo, au nom de la famille, elle a remercié tous ceux qui se sont impliqués pour que cette soirée-hommage à son « pépé » puisse avoir lieu.  Né en 1924 à Kpalimé (Togo) et mort le 25 mai 2021 à Bouaké (Côte d’Ivoire), Augustt Cornélius Yao Azaglo était un photographe ivoirien d’origine ghanéenne.

 

Marcellin Boguy 

 

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