Kipré Logbo, père de Germain Kiper : « Mon fils m’a laissé un héritage… »

Kipré Logbo, le père du chantre Germain Kiper, est un homme abattu. Dans sa résidence de Yopougon pharmacie Nakoko, le gendarme à la retraite, aujourd’hui chef du village de Bobrégué, est encore sous le choc. Il se remet difficilement du décès tragique de son fils dans un accident de la circulation, dans la nuit du samedi 12 février. « J’ai perdu ! », lâche-t-il, sous l’émotion : « Mon fils est un très bon chanteur. J’étais fier de lui. Je me disais qu’à ma mort, il chanterait pour moi, qu’il chanterait à mes funérailles. Mais, là, le voir partir… Un père ne devrait pas avoir à enterrer son fils, c’est plutôt au fils d’enterrer son père ! » Sauf que Dieu que l’artiste-chanteur a choisi d’adorer en a décidé autrement.

Il fredonnait « I like stay » d’Alpha Blondy

Aujourd’hui, l’homme se souvient de l’enfance de son petit garçon : « Mon fils est né le 29 mai 1975. J’étais en classe de 3ème quand je l’ai eu. En juin de la même année, j’ai eu mon BEPC. Certes, c’est l’enfant de ma période de galère, mais il m’a porté chance ». Depuis sa naissance, il était sous la tutelle de la sœur ainée de son père. En 1980, Kipré Logbo entre à l’Ecole de gendarmerie d’Abidjan. La galère prend fin. Il en sort, 2 ans plus tard, et est affecté à Bondoukou. Son fils Germain l’y rejoint enfin. C’est le début de son cycle primaire, en 1983. En 1990, le père de Germain Kipré est réaffecté à Abidjan. Son garçon est alors au CM2. Admis à l’entrée en 6ème, il est orienté au Lycée garçons de Bingerville.

« Déjà, à cette époque, je constate sa passion pour la musique. Il fredonnait à chaque fois « I like stay » d’Alpha Blondy. En plus de son amour pour la chanson, il se révèle en lui son amour pour Dieu. D’ailleurs, plus tard, il me dira qu’il a choisi de servir Dieu. Ensuite, il est devenu membre de l’église La Source », rappelle le père en deuil. Il décide d’aider son fils dans sa carrière musicale. Il entre en contact avec Barthélémy Inabo, « un grand monsieur qui a tout fait pour moi ». Ce dernier accepte de produire le premier album « Taléhi ». C’est le grand succès. Désormais, Germain Kiper est un nom qui compte dans le showbiz, plus précisément dans celui du monde chrétien.

Barthélémy Inabo était au commencement

« Depuis son ascension, mon fils et moi, nous nous voyions rarement. Moi, je suis à la retraite. Je vis au village où je suis le chef, et lui à Abidjan. De temps en temps, il m’appelle », dit-il. Il aurait voulu le voir un peu plus souvent. Que la mort l’arrache ainsi à son affection accroit sa douleur. Mais il trouve seul sa consolation : « Tout le plaisir que j’ai tiré de mon fils, c’est la fierté d’être son père. En général, les enfants disent, je suis le fils de telle personne. Dans mon cas, je suis fier de dire que je suis le père de Germain Kaiper ». Kipré Logbo ajoute : « Mon fils part en me laissant un héritage inestimable : l’honneur. C’est plus grand que l’argent. Je remercie toute la famille des chantres chrétiens, tous les artistes ivoiriens, les Ivoiriens dans leur diversité. Tous ont soutenu mon fils, tous ont aimé sa musique. Je n’oublie pas Barthélémy Inabo, par qui tout a commencé ».

En attendant que les membres de sa communauté chrétienne et les amis de Germain Kiper fassent des propositions de dates pour ses obsèques, son père essaie de tenir le choc, en racontant les souvenirs d’enfance de son fils.

  1. Bruno

 

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