Au moment où j’écris ces lignes, je n’ai ni une idée claire, définitive et arrêtée ni une quelconque certitude sur la question.
Au regard de l’actualité et de l’occurrence des coups d’Etat et putschs militaires ces derniers temps en Afrique, la question me taraude l’esprit de savoir, pour moi qui ai toujours été radicalement et fermement opposé à toute conquête du pouvoir d’Etat par les armes, si le moment n’est pas venu de revisiter mes principes et de réviser ma position sur cette question d’importance.
Voici les axes et déclinaisons de la question centrale : N’y a-t-il pas des circonstances favorisantes, favorables ou atténuantes pour un coup d’Etat ?
En un mot, n’y a-t-il pas de « bons coups d’Etat » à certains moments de la faillite de certains pouvoirs politiques ? Question subsidiaire : Faut-il ou doit-on mettre tous les coups d’Etat dans le même panier ? Les juger de la même manière ? Les condamner tous de la même manière ?
A la vérité et en toute franchise, je n’ai presque plus de position tranchée surtout, lorsqu’à la faveur de ce même débat, un confrère m’a posé la question suivante, une vraie colle: le coup d’Etat du 20 juillet 1944 contre Adolf Hitler aurait-il été condamnable et condamné s’il avait réussi et permis à l’humanité de préserver des millions de vies humaines dans les camps de concentration nazis ?
La réponse est à la fois difficile et facile mais il convient de savoir nuancer et tenir compte des circonstances de temps et du vécu réel et intrinsèque.
Les militaires de cette opération contre Adolf Hitler dite Walkyrie étaient-ils des démocrates ? Quel était leur objectif en menant cette attaque à la bombe dans l’antre du sinistre et cruel dictateur allemand ?
Rien n’est vraiment aisé et il convient absolument d’être circonspect et ne pas aller vite en besogne.
Une chose paraît toutefois évidente, opportune, cruciale et pressante : la réflexion s’impose à nous tous sur notre opinion et notre réaction face à cette recrudescence des coups d’Etat en Afrique
En attendant d’avoir et de voir les réponses à ces nouveaux questionnements, l’urgence doit aller et se faire dans deux directions :
Il y a d’abord la nécessité d’opérer une révision déchirante dans notre gestion des affaires publiques.
On ne le dira jamais assez, la bonne et saine gouvernance démocratique et sociale est un puissant et efficace antidote contre les changements violents et anticonstitutionnels de gouvernement.
Le second élément est celui d’une meilleure communication ou interaction entre les dirigeants à la tête de nos États et le citoyen lambda.
Une telle circulation de l’information est indispensable au plan de la modernité démocratique, afin que nul n’en ignore .
Tout cet aggiornamento politique n’est pas exhaustif mais il est de nos jours utile afin de ne pas continuer à subir l’irruption intempestive et violente de la soldatesque sur la scène politique africaine.
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