L’IMPARTIAL… Par Yao Noël : Démocratie et lutte contre l’impunité 

L’actualité judiciaire en Afrique révèle un brin de réveil dans la lutte contre l’impunité….ambiante …rampante et nocive pour l’Etat de droit et la démocratie.

Au Sénégal  où la mort de la jeune dame Astou Sokhna a suscité émoi, indignation et révolte au sein de la population,  l’heure est au procès et au jugement des sages -femmes de l’hôpital de Louga,  accusées de « non-assistance à personne en danger ». La décision des juges fera sans doute date au Sénégal et en Afrique sur la volonté et la réelle détermination à lutter contre le tout

« laisser-aller »,  le tout  « laisser tomber »,  ou le tout  « laisser faire » en matière d’atteinte aux lois et principes légaux et républicains.

En attendant l’issue de ce procès, en Guinée voisine aussi, les choses bougent sur le même terrain de la reddition des comptes par des acteurs publics de la vie nationale.

C’est ainsi que l’ancien Président de la République Alpha Condé déposé le 5 septembre 2021 et des dignitaires de son régime défunt et défait, sont interpellés par la justice dans le cadre d’affaires les mettant en cause.

Cette tournure républicaine et cette évolution judiciaire vont, à n’en point douter, dans le bon sens démocratique.

En effet,  la loi étant la même pour tous et tous les citoyens,  quels qu’ils soient,  étant égaux devant elle,  nul n’est à l’abri des poursuites judiciaires lorsqu’apparaissent des faits d’atteinte aux règles devant encadrer et régir la société et la République.

Que l’auteur des délits et crimes soit la plus haute autorité étatique ou le citoyen ordinaire et lambda, tout le monde doit pouvoir répondre de ses actes répréhensibles devant les cours et tribunaux.

C’est ainsi que vont et se construisent la démocratie et l’Etat de droit.

En France, ne l’oublions pas,  deux exemples historiques et célèbres viennent à notre souvenir et esprit pour rappeler et soutenir que, même si le temps passe et repasse, l’impunité n’est jamais admissible ou acceptable.

 

Pour des crimes de guerre commis et perpétrés depuis  la seconde guerre mondiale ( 1939-1945), le nazi Klaus Barbie a été appréhendé au terme de sa longue cavale en Amérique du Sud, ramené en France,  où il a été jugé en 1987 et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

Le second grand exemple est celui de Maurice Papon, haut  fonctionnaire  français,  jugé lui aussi en 1997 pour complicité de crimes contre l’humanité durant la grande guerre  pour la déportation des juifs (camp de Drancy). Il a été  condamné à dix ans de réclusion criminelle.

On le voit donc bien, il ya, en matière judiciaire, comme  on dit,  » un temps pour tout  » et  » un dieu ou un juste pour tous ». C’est comme….

 » tous les jours pour les criminels,  bourreaux et tortionnaires. Et il ya un ( seul) jour pour les victimes et les parties civiles », dixit le langage populaire ivoirien. Cette phrase résume bien ce qui est à la fois,  une  sorte d’exaspération et une forte espérance de justice ici-bas….

 

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