La demande de pardon faite par l’ancien président Blaise Compaoré au peuple burkinabé et à la famille de son prédécesseur et compagnon Thomas Isidore Noël Sankara, a été diversement accueillie et appréciée.
Au-delà des clameurs, bruits et réactions, il s’agit de se rendre à l’évidence et à .l’essentiel.
Cet essentiel tourne autour du lien entre la justice, le pardon, la repentance, la réconciliation nationale et la paix.
Comment faire pour que la justice soit mise au service du pardon et de la réconciliation ? Comment amener le pardon vrai, véritable, sincère, authentique au service de la paix et de la réconciliation ? Voilà autant de questions et de questionnements à mettre intelligemment au service de la cohésion et de l’unité retrouvées et indispensables à la poursuite de la concorde et du progrès d’une société qui se veut harmonieuse, intégrée, fraternelle.
Ces interrogations passent nécessairement par la justice voire la « justesse » des choses à travers la vérité au sortir d’une crise socio-politique.
En Afrique du Sud, après plus de trois siècles de domination de la majorité noire par la minorité blanche, l’archevêque Desmond Tutu qui avait présidé avec bonheur et succès la « Commission Vérité et Réconciliation », a eu ces mots pleins de vérité et de pertinence : « Il n’y a pas de pardon sans justice ».Comme il avait raison, entièrement et totalement raison.
Cela est vrai pour l’Afrique du Sud et cela est, toutes proportions gardées, également exact pour le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Togo etc.
Dans l’affaire du Burkina Faso, a-t-on épuisé toutes les voies de la justice, de la vérité pour parvenir à une ( vraie) réconciliation des cœurs et des esprits ?
Bref, a-t-on suffisamment « vidé tous les contentieux » de l’histoire tumultueuse et agitée du Burkina au cours des dernières décennies ?
Seuls les parties prenantes, les principaux concernés par l’impérieuse réconciliation burkinabé pourront répondre à ces lancinantes et décisives préoccupations afin de trouver la meilleure voie de l’harmonie, la cohésion et la concorde recherchées à travers ces amorces de contrition et de repentance.
C’est dire, in fine, que nul ne viendra le faire à la place des fils et filles du « Pays des hommes intègres » eux-mêmes.
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