Malgré son « débat-flop » face à Trump – Pourquoi Joe Biden ne veut pas renoncer à l’élection présidentielle

La campagne présidentielle aux États-Unis se poursuit avec notamment la lutte de Joe Biden pour maintenir sa candidature après son débat très décevant et inquiétant de la semaine dernière face à Donald Trump. Le camp démocrate s’interroge à voix haute sur l’opportunité de changer de candidat. Le président de 81 ans a conscience des doutes sur sa capacité à aller au bout, mais n’a pas l’intention de se retirer. Rapporte la radio française RFI.

Concernant la question du président Biden de retirer sa candidature de la campagne présidentielle, non, « absolument pas », répond officiellement la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre quand on lui pose directement la question. Et c’est aussi ce que Joe Biden a dit lui-même à ses équipes de campagne quand il leur a parlé dans la journée mercredi 3 juillet.

Rencontre de vérité avec des gouverneurs démocrates

 Joe Biden et Kamala Harris  se sont entretenus dans la soirée avec des gouverneurs démocrates et des élus du Congrès afin de confirmer la capacité du président à être le candidat du parti après son débat raté face à Donald Trump le 27 juin. Après l’entretien, qualifié d’ « honnête » par trois d’entre eux à la sortie de la Maison Blanche, ils ont assuré leur soutien au président. « Il nous a soutenus, c’est à nous de le soutenir », a-t-il été dit malgré des sondages post-débat qui montrent un affaiblissement du soutien des électeurs. Sans être encore catastrophique, les chiffres, qui n’étaient déjà pas très bons, ne vont pas dans le bon sens deux sondages publiés mercredi par le New York Times et le Wall Street Journal font état d’une nette avance de Donald Trump  dans les intentions de vote à l’échelle nationale.

Le clan Biden à fond derrière le président sortant

 Le clan Biden, lui, est à fond derrière le président et notamment son épouse Jill Biden, qui est allé dans la journée inaugurer un local de campagne dans l’État clé du Michigan. Elle l’a dit aux équipes : « Joe est le candidat démocrate, et il va battre Donald Trump comme il l’a fait en 2020 ». Le soir même du débat face à Donald Trump,  elle avait défendu un mari qui ne semblait pas complètement dans son assiette. Elle l’a refait depuis, comme l’ensemble de la famille qui est venu au soutien du président le week-end dernier à Camp David préférant, selon des sources proches de la Maison Blanche, mettre en cause la préparation du débat par les conseillers rapprochés du président.

Pour ses proches, malgré un mauvais débat, les quatre ans de présidence ont été superbes. « Le problème c’est qu’évidemment les démocrates, son entourage immédiat, ont tout à perdre de cette situation, estime Denis Lacorne, chercheur CERI à Sciences Po. C’est ça la difficulté. Les donateurs, ça compte beaucoup puisque ce sont des campagnes qui coûtent des millions et des millions de dollars. Ils sont inquiets et un certain nombre de d’élus aussi sont inquiets. Non seulement ils risquent de perdre la présidence, mais aussi de perdre peut être leur réélection à la Chambre des représentants ou au Sénat. »

Joe Biden a prévu de donner vendredi une interview à la chaîne télévisée ABC et de tenir une conférence de presse en solo la semaine prochaine, l’objectif étant de prouver sa capacité à s’exprimer sans prompteur. Il se rendra aussi dans deux États décisifs, le Michigan (5 juillet) et la Pennsylvanie (7 juillet), rapporte l’Agence France presse.

Si Joe Biden venait à retirer sa candidature, quels scénarios possibles pour le parti démocrate ?

 Après une très mauvaise prestation du président Joe Biden face à Donald Trump la semaine dernière, les voix discordantes se multiplient pour douter de ses capacités à poursuivre la campagne. Ce ne sont pour l’heure que des spéculations, tant que Joe Biden n’a pas décidé de quitter la course, mais s’il le faisait, le parti démocrate pourrait changer ses règles afin de permettre de faire élire une autre figure à la convention du parti le mois prochain. Ce serait alors ce qu’on appelle une convention ouverte.

Selon les règles actuelles, les délégués qui ont élu Joe Biden lors des primaires sont censés introniser le même Biden. Sa vice-présidente Kamala Harris, le gouverneur de Californie Gary Newsom, chez les commentateurs, les paris sont déjà ouverts pour deviner la nouvelle tête d’affiche. Quoi qu’il en soit, il faudrait que Joe Biden indique clairement son successeur pour lui donner une chance de succès, au moins à la convention. Selon Steven Ekovich  professeur à l’Université américaine de Paris : « Ce serait dans l’ordre naturel des choses que ça soit son collisitier, Kamala Harris. Il ne faut pas attendre trop longtemps, ne serait-ce que pour la question technique et juridique des élections dans chaque État pour officialiser la candidature. »

Si Joe Biden décide finalement de se retirer, mais seulement après avoir été élu par la convention démocrate, ce serait un saut encore plus vertigineux dans l’inconnu, selon les experts. Le parti démocrate subirait alors les évènements et courrait un risque réel de perdre face à Donald Trump.

Légende photo :  Joe Biden (à droite) lors de son débat avec son challenger Donald Trump.

 

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