Pandémie de la covid-19, guerre en Ukraine : Qui est à la base de l’inflation dans le monde ?   
The European Central Bank (ECB) is pictured in Frankfurt, Germany, on October 24, 2019. (Photo by Daniel ROLAND / AFP)

Pour le chef de l’Etat américain, Joe Biden, il n’y a aucun doute,  le président de la fédération de Russie, Vladmir Poutine, est à l’origine d’une inflation élevée dans le monde depuis des décennies. Cela, dit-il, au nom de ce qu’il qualifie de « hausse des prix de Poutine ». Les Etats-Unis rejettent donc la responsabilité des chiffres de l’inflation stratosphérique sur la Russie et son président Vladimir Poutine, malgré le fait que la flambée des prix de l’essence à l’origine de l’augmentation globale était en cours bien avant la guerre en Ukraine.

« Le rapport sur l’inflation d’aujourd’hui rappelle que les budgets des Américains sont mis à rude épreuve par les hausses de prix et que les familles commencent à ressentir les effets de la hausse des prix de Poutine », a déclaré le président américain Joe Biden dans un communiqué, il y a quelques mois, après que le ministère du Travail a annoncé que les prix à la consommation avaient augmenté de 7,9 % – la plus forte augmentation de fin d’année depuis janvier 1982. « Un grand contributeur à l’inflation ce mois-ci a été une augmentation des prix du gaz et de l’énergie alors que les marchés ont réagi aux actions agressives de Poutine », a poursuivi le communiqué de Biden.

Selon le Bureau of Labor Statistics, le prix de l’essence a augmenté de 38% au cours des 12 derniers mois – et la plupart des analystes prédisent que l’inflation s’aggravera après que Biden a annoncé  récemment une interdiction des importations de pétrole, de gaz naturel et de charbon russes en réponse à l’invasion de l’Ukraine par Poutine. Selon AAA, le prix national moyen d’un gallon d’essence est passé à 4,318 dollars jeudi, contre 4,252 dollars mercredi, 3,477 dollars le mois dernier et 2,815 dollars à la même époque l’an dernier. Les républicains ( Américains) ont accusé l’administration Biden d’avoir provoqué une flambée des prix en poursuivant des politiques de dépenses imprudentes.  « Les coûts que nous imposons à Poutine et à ses copains sont bien plus dévastateurs que les coûts auxquels nous sommes confrontés », a répondu Biden.

Le sénateur démocrate Joe Manchin de Virginie-Occidentale a déclaré que  « les données historiques sur l’inflation d’aujourd’hui racontent une autre sombre histoire pour les travailleurs et les familles américains ». Et d’ajouter : « Les prix record sautent sur des choses comme les aliments pour bébés et la viande. L’énergie a augmenté de 25 % d’une année sur l’autre. Ces taxes inflationnistes nuisent aux consommateurs. Nous devons agir maintenant et mettre de l’ordre dans nos finances ».

Contrairement à ce qu’affirment les Etats-Unis et leur président Joe Biden, ni le président russe Vladmir Poutine ni la guerre en Ukraine ne sont responsables de la forte inflation que vit le monde entier dont les impacts frappent la vie sociale aux Etats-Unis, en Europe et à travers le monde entier. La cause de cette inflation grandiose et historique ne date pas de la guerre en Ukraine déclenchée en février 2022, tout a commencé pendant la période de la pandémie de la Covid-19 qui a démarré en décembre 2019 et se poursuit jusqu’à ce jour. Pendant cette période de grande pandémie mondiale, les Etats-Unis et l’Europe, pour faire face à la crise économique qui pointait à l’horizon, a augmenté la masse monétaire.

En effet, à la suite de la crise Covid, la masse monétaire a augmenté à des rythmes historiquement élevés dans la zone euro et aux États-Unis en 2020, avant de revenir sur une tendance d’augmentation plus modérée en 2021. Cette évolution est due à une importante création monétaire par les banques centrales et les banques commerciales, soutenue par l’achat de titres publics. Parallèlement, les émissions de dette publique ont également atteint des sommets pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire.

Entre 2019 et 2020, dans la zone euro, le taux de croissance de la masse monétaire (M3, agrégat large permettant de prendre en compte d’éventuels transferts entre actifs liquides, cf. définition en annexe) a nettement augmenté. Il est passé de 5 % à environ 12 %, ce qui correspond à un flux annuel de 1 589 milliards d’euros. Cette progression de 7 points de pourcentage sur un an est la plus rapide enregistrée depuis la création de l’euro. Une augmentation encore plus marquée a été observée aux États‑Unis, où le taux de croissance de M2 est passé d’environ 5 % à 25 %. Ce rythme soutenu d’expansion monétaire a suscité des inquiétudes parmi les économistes quant à d’éventuelles pressions inflationnistes.

Autre réalité qui explique l’inflation galopante dans le monde, c’est la tendance voulue et conseillée par les Occidentaux vers l’énergie verte. L’énergie verte ou énergie propre est une énergie qui, contrairement à d’autres sources fossiles utilisables comme le charbon et le pétrole, ne libère pas ou très peu de polluants néfastes pour l’environnement. Les sources principales d’énergie verte sont ’énergie solaire, produite grâce au soleil. On distingue l’énergie photovoltaïque, qui crée par exemple de l’électricité grâce au rayonnement solaire, et l’énergie thermique, qui produit de la chaleur ; l’énergie éolienne, créée à partir des vents, pour produire notamment de l’électricité ; l’énergie géothermique, provenant directement des sols. Cette énergie peut créer de l’électricité mais aussi de la chaleur ; l’énergie hydraulique, qui va utiliser le mouvement de l’eau pour créer de l’électricité ; la biomasse, produite par la combustion de produits vivants comme le bois ou les biocarburants (créés à partir de colza, de betterave…).

Alors que l’énergie verte coûte très cher. Elle largement coûteuse que l’énergie conventionnelle, l’énergie fossile. Curieusement, les pays occidentaux  dont les Etats-Unis et ceux de l’Europe incitent les pays africains, pourtant pauvres, à abandonner l’énergie fossile donc convetionnelle pour embrasser l’énergie verte. Une question se pose donc. Où les pays africains vont-ils trouver l’argent pour cela ? De toute évidence, c’est l’endettement auprès des puissances occidentales. Ces puissances tiret donc beaucoup d’argent depuis ces dernières années pour faire des prêts exorbitants aux pays africains afin qu’ils se lancent dans l’énergie verte. Alors que les pays occidentaux pouvaient laisser les pays africains se développés avec l’énergie fossile, comme les pays industrialisés, eux-mêmes, l’ont fait. Après quoi, une fois développés, les pays africains pourront ensuite basculer dans l’énergie verte. Les pays africains devenus développés auront eu alors suffisamment d’argent pour financer eux-mêmes la transition vers l’énergie verte.

Une contribution

de Moussa Koné

Citoyen Malien

 

 

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