Présentation-dédicace de l’ouvrage du Pr. Jean-Fernand Bédia au CERAP – « Gbogboriagboria et cent de guerre » fait l’unanimité par sa qualité

L’enseignant-chercheur d’Université, Jean-Fernand Bédia, auteur de plusieurs essais critiques littéraires, a procédé à la présentation-dédicace de sa première production romanesque, « Gbogboriagboria et cent ans de guerre… ». C’était le vendredi 28 juin 2024, au CERAP (ex-INADES) sis à Abidjan-Cocody.

L’auteur a dit, pendant son intervention, deux mots sur les raisons de l’écriture de son œuvre. En rappelant deux arguments fondant la nécessité qu’il a eue de proposer un tel ouvrage au public. « Le premier est inspiré par l’avertissement adressé aux lecteurs. Et le second argument est bien résumé par le préfacier, Logbo Gnézé, qui écrit : Jean-Fernand Bédia écrit ce livre comme il refuse de donner raison aux semeurs de malheurs et de perversités sans fin », a-t-il fait savoir. En ne manquant pas d’inviter le lecteur « à pénétrer dans le monde de Gbogboriagboria, de ses adjuvants Têgblê, Hochovi, Yipkékoua-Avièpéhé, Oboumouvê, aux prises avec Igué Bagbô, Koudougnon Papagnon Gagagnon alias Bêtêchi » et à la lecture de ce « roman qui dessine sans complexe la cartographie de la géopolitique de l’abomination ». Enfin, il a invité le public à « une lecture initiatique où la vie de Brofiètcha et de Morgane bascule à la suite de la chasse sauvage organisée par Gbogboriagboria, l’ayatollah de l’émergence d’Eburnie à l’horizon 2050 ». Il est revenu à deux intellectuels, l’ancien ministre Lazare Koffi Koffi (lui-même écrivain) et Marthias Gohi Bi Irié (enseignant-chercheur), d’assurer la critique-présentation de « Gbogboriagboria et cent ans de guerre… ».

« Le roman est déroutant par sa thématique »

 A en croire Lazare Koffi Koffi, l’œuvre de professeur Jean-Fernand Bédia est déroutante. « Déroutant ? Oui ! C’est ce que j’ai ressenti après lecture de ce roman, que- je dois l’avouer- il m’a fallu lire deux fois pour le comprendre et m’imprégner de son contenu. J’ai été, à la vérité, quelque peu dérouté. Le mot déroutant m’a paru le plus adéquat pour exprimer mon ressenti. J’aurais pu dire atypique. Oui, ce roman est déroutant, parce qu’atypique au sens d’exceptionnel. Et cela transparaît à quatre niveaux », a-t-il révélé. Et de citer ces niveaux-là : « il est déroutant par le titre, ce livre est déroutant par le récit, ce livre est déroutant par le style et ce livre est déroutant par la thématique ». Puis d’affirmer : « J’ai aimé ce livre, parce que je m’y suis retrouvé par la thématique ».

Au passage, le dramaturge a remercié l’auteur pour son livre, car, « au-delà de son caractère déroutant frappant, c’est un livre attrayant et savoureux dont chaque page témoigne, renseigne et invite à réfléchir sur notre histoire commune, l’histoire de la vie politique et sociale de notre pays qui se déroule sous nos yeux et dont quelquefois nous restons des témoins et spectateurs apathiques englués dans des inactions coupables et scandaleuses. Je le recommande fortement ».

Quant à l’autre critique, Pr. Mathias Gohi Bi Irié, il s’est évertué à noter que « Gbogboriagboria et cent ans de guerre… »  est un ouvrage qui s’appréhende à la fois comme un roman, un roman-conte et un roman-essai. « Cette dernière désignation est portée au pinacle vis-à-vis du contenu qui mêle, bellement, récits critiques et récits réalistes. L’imaginaire ici fait la promotion des matériaux linguistiques et des matériaux stylistiques dans la mise sur le boisseau des forfaitures des pouvoirs publics en Afrique. Dans cette pratique, est judicieusement exploitée une aposiopèse filée (ou peut-être « filante » au sens de lier par un fil) qui révèle une émotion en avant (venant de l’écrivain) et une émotion en arrière (impactant le lecteur). Elle est encore une allusion plutôt réelle qu’imaginée à un vécu traumatisant, qui se signale par une triple entrée linguistique : une entrée à la fois phonique et phonémique; une entrée syntaxique et une entrée ponctémique », a-t-il argumenté.

Quand l’instituteur vient soutenir son élève 

 Autre temps fort de la cérémonie, l’hommage que l’auteur du a tenu à rendre à son maître (enseignant/instituteur) de la classe de CM2 en 1984 : M. Bernard Achi Tetchi. Qui a fait le déplacement express depuis Daloa en vue d’assister à la cérémonie de dédicace de l’œuvre de son élève.

Il est important de révéler que l’ex-ministre Moïse Lida Kouassi a remercié  « ces jeunes écrivains (comme Pr. Bédia) qui témoignent. Ce sont des éveilleurs de conscience qui prennent des postures de combat ». Avant, il est revenu sur son parcours académique et politique. Apprenant au passage que « jusqu’à aujourd’hui, tous mes comptes bancaires sont gelés… C’est la conséquence de ce que les gens d’ailleurs s’autorisent à dégager des pouvoirs en Afrique ». Poursuivant, il lâchera : « Il incombe aux Ivoiriens de prendre conscience de la situation de leur pays et de ne pas chercher à se libérer par procuration. Pour moi, la lutte n’a plus qu’un sursis. Parce que les peuples ont besoin de liberté, de démocratie et de développement ».  Les exemplaires de « Gbogboriagboria et cent ans de guerre… » ont été arrachés comme de petits pains par le public venu soutenir Pr. Bédia. Qui a pris plaisir à les dédicacer à la fin de la cérémonie.

Marcellin Boguy 

 Légende photo : L’auteur debout derrière les exemplaires de son ouvrage lors de la cérémonie de dédicace.

 

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