Au Kenya, samedi 26 février, le président Uhuru Kenyatta a officialisé son soutien à la candidature de son ancien opposant Raila Odinga, pour la présidentielle qui doit avoir lieu le 9 août prochain. En annonçant son soutien à la figure incontournable de l’opposition, le présidant kényan marginalise son vice-président, William Ruto, qui multiplie les meetings en vue d’annoncer sa candidature à la présidentielle.
Élu en 2013, Uhuru Kenyatta achève son deuxième et dernier mandat. La Constitution ne lui permet pas de se représenter une troisième fois. « Amani » – paix, en swahili –, c’est l’appel que dit lancer le président kényan en soutenant officiellement la candidature de son ancien rival, Raila Odinga. Uhuru Kenyatta dit montrer ainsi sa capacité à mettre de côté les querelles politiques pour répondre aux besoins des Kényans. L’alliance entre le parti présidentiel et la coalition de l’opposition est en réalité implicite, depuis de longs mois. Le secrétaire général du parti d’Uhuru Kenyatta était présent lorsque Raila Odinga annonçait, en décembre, pour la cinquième fois, sa candidature à la présidentielle.
Sa première tentative date de 1997. À l’issue de chacune des présidentielles, l’inlassable figure de l’opposition dénonçait des fraudes, y compris face à Kenyatta en 2013 et 2017. Cette fois, les voilà donc réunis. Une union qui s’est faite aux dépens du vice-président William Ruto. L’ultime épisode d’une dégradation de la relation entre le président kényan et son vice-président, notamment à cause d’affaires de corruption.
Si William Ruto n’a pas encore officiellement déclaré sa candidature, il est très présent sur le terrain et multiplie les meetings. Il se veut le représentant des « débrouillards », du petit peuple face aux dynasties politiques incarnées par Kenyatta et Odinga dont les pères étaient respectivement président et vice-président du Kenya. Voilà encore une élection présidentielle qui s’annonce tendue. On se rappelle des précédentes élections secouées par la violence. Celle de 2017 avait fait plus de 1 100 morts.
RFI
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