Réunion de la World Cocoa Foundation à Bruxelles (Belgique) : Pourquoi la Côte d’Ivoire et le Ghana boycottent la rencontre

La non-application du Différentiel de revenu décent (DRD) par les multinationales est en partie, le motif principal du boycott de la réunion de la World Cocoa Foundation par la Côte d’Ivoire et le Ghana. Cette rencontre se tient à Bruxelles (Belgique), du 26 au 27 octobre 2022.  C’est en vue d’assurer un revenu plus décent aux producteurs de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana qu’en 2019, le DRD a été institué par le Conseil café-cacao (CCC) de Côte d’Ivoire et la Cocobod du Ghana. Le DRD consiste à octroyer 400 dollars (200.000 FCFA) par tonne, à l’export du cacao au producteur. Aussi un prix plancher de 2600 dollars  (1 300 000 FCFA) a-t-il été institué. Mais il se trouve que les multinationales ont du mal à respecter ces principes. Depuis l’instauration du prix plancher et du DRD avec l’assentiment de toute l’industrie du cacao qui a salué cette décision des deux pays, les traders, les chocolatiers et les broyeurs ont négocié à la baisse, le différentiel d’origine, une prime payée par le marché pour la bonne qualité des fèves ivoiriennes et ghanéennes.

Cette baisse du différentiel d’origine qui est passée en 2020 du positif au négatif jusqu’à récemment n’a pas permis d’offrir aux planteurs de cacao, un revenu décent et rémunérateur tel que voulu par les gouvernements de la Côte d’Ivoire et du Ghana. Pourtant la demande en cacao sur le marché est de plus en plus forte.  « Notre message est clair. Nous sommes là pour défendre nos planteurs de cacao. Nous sommes là pour défendre les intérêts de la Côte d’Ivoire et du gouvernement ivoirien. Le secteur cacao est vital pour notre économie et l’industrie du cacao doit respecter ses engagements. Il faut payer le DRD et un différentiel d’origine positif », avait déclaré Yves Koné, directeur général du CCC, en septembre 2022, lors de la réunion annuelle de l’Association européenne du cacao (ECA), à Rome.

En payant le Différentiel de revenu décent (DRD) et le Différentiel d’origine ajouté au prix de la fève de cacao cotée sur la bourse de Londres, les deux régulateurs, le CCC et le COCOBOD, devraient pouvoir fixer un prix bord champs attractif aux producteurs de cacao qui sont les principaux laissés pour compte de la chaîne de valeur, qui profite plus aux intermédiaires que sont les chocolatiers, transformateurs, traders et autres acheteurs.

Alors que le secteur du chocolat et du cacao engendre annuellement plus de 120 milliards de dollars de chiffre d’affaires, seulement 6% de cette manne est capté et partagé par tous les pays producteurs de cacao, soit la portion congrue et insignifiante. Pour pallier cette situation, la Côte d’Ivoire et le Ghana ont mis en place en 2019, l’initiative cacao Côte d’Ivoire -Ghana (ICCG) dont le siège est à Accra et dirigé par Alex Assanvo, un ancien de l’industrie de chocolat, ancien directeur chez l’américain MARS Wrigley. Le vendredi 9 Septembre 2022, Cargill, le géant américain de l’agro-alimentaire et premier acheteur et exportateur de fèves de cacao en Côte d’Ivoire, a acheté 25.000 tonnes pour la saison 2023/24 avec un différentiel d’origine positif.

E.G

 

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