Santé sexuelle et reproductive  – Le projet Women in Global Health impliqué dans l’adoption d’une loi

Au cours d’une récente conférence de presse à Abidjan-Plateau, Pr. Mélanie Tia, directrice du projet Women in Global Health-section Côte d’Ivoire, a insisté pour l’avènement d’un plaidoyer en vue de l’adoption de la loi sur la santé sexuelle et reproductive (SSR). A l’en croire, il faut que l’État fasse appliquer cette loi, mais surtout que les parties prenantes soient véritablement engagées dans l’application de la loi sur la SSR. Convaincue qu’elle est qu’il peut y avoir des blocages au niveau de la communication, « mais à travers une enquête, il ressort que cela s’explique par la méconnaissance de cette loi. Nous devons donc impliquer les guides religieux, coutumiers, les populations… Cela ne peut se faire sans l’implication des médias qui vont nous aider à promouvoir et vulgariser cette loi ». La promotion de la santé, l’accès des jeunes à la contraception, les avortements sécurisés, la procréation médicale assistée, la prise en charge des Violences basées sur le genre sont, entre autres, les points essentiels de ladite loi.

Mme Tia a fait, par ailleurs, savoir qu’en tant que professionnelle de la santé, elle implémente l’importance de cette loi en vue de réduire les indicateurs de morbidité maternelle et infantile. Elle avancera aussi que cette rencontre avec les médias faisait partie de leur plan d’actions « pour inviter la presse à connaître et mieux parler de cette loi ». Et d’informer que « la Côte d’Ivoire est le seul pays d’Afrique francophone à ne pas avoir de loi SSR, alors que nous avons ratifié le protocole de Maputo sur la santé maternelle et infantile ».

Face à cette donne, la directrice-pays du projet Women in Global Health est persuadée que le gouvernement de Côte d’Ivoire se doit de hâter l’adoption de cette loi. Et, pour y arriver, elle suggère aux différentes parties prenantes de continuer à s’engager dans le plaidoyer; que l’accent soit aussi mis sur la sensibilisation des acteurs impliqués dans l’adoption de cette loi. Mais aussi, pense-t-elle, l’on se doit de renforcer la mutualisation des acquis; favoriser les discussions sur le contenu du projet de loi. « La population doit revendiquer ses droits sexuels et reproductifs, à travers la mise sur pied d’une législation qui les protège », a-t-elle préconisé.

Il est important de relever qu’en Côte d’Ivoire, le ratio décès maternel est 61 fois plus élevé que la moyenne dans les pays développés. L’accès difficile à la planification familiale est l’une des raisons de la mortalité maternelle, néonatale et infantile. Comprenant des médecins, professeurs de santé publique, infirmières/iers, sages-femmes, décideurs politiques en matière de santé, agents de santé communautaire, chercheurs, pharmaciens, agents du secteur privé et présente dans 51 pays, l’ONG internationale Women in Global Health agit pour le renforcement des systèmes de santé et la sécurité sanitaire. Elle s’emploie notamment à faire progresser l’autonomisation des femmes; stimuler la croissance économique au niveau national et mondial.

Marcellin Boguy

Légende photo : Le professeur Mélanie Tia, directrice du projet Women in Global Health-section Côte d’Ivoire,  était récemment face à la presse pour parler de l’intérêt de l’adoption de la loi sur la santé sexuelle et reproductive (SSR).

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