Ukraine : premiers retraits russes aux abords des zones frontalières

L’Ukraine et les Occidentaux auraient réussi à empêcher une « escalade » russe, s’est félicité, mardi 15 février, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, peu après l’annonce du début d’un retrait militaire russe des abords du territoire ukrainien. Le Kremlin a confirmé le début de ce retrait des forces russes, évoquant un « processus normal ».

Après des semaines de tensions et alors que des médias américains avaient évoqué la date de mercredi comme jour potentiel d’une invasion russe, Moscou a annoncé, mardi 15 février, le début d’un retrait de certaines troupes russes déployées près de la frontière ukrainienne vers leurs garnisons. « Les unités des districts militaires du Sud et de l’Ouest (zones frontalières de l’Ukraine, ndlr) qui ont achevé leurs tâches, ont déjà commencé à procéder au chargement sur les moyens de transports ferroviaires et routiers et commenceront à retourner vers leurs garnisons », a annoncé le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov. Le porte-parole n’a donné aucune indication sur le nombre des forces concernées.

Le ministère de la Défense russe a partagé des vidéos de tanks quittant leurs positions dans les zones du sud et de l’ouest du pays à la frontière de l’Ukraine, rapporte notre correspondante à Moscou, Anissa el Jabri. Et même si des exercices se poursuivent toujours, notamment en Biélorussie, et cela jusqu’à dimanche prochain, le Kremlin a confirmé dans la foulée ce départ via son porte-parole Dmitri Peskov. « La Russie a mené et continuera à mener des exercices sur tout le territoire de la Fédération de Russie. C’est un processus permanent, comme dans tous les pays du monde, a-t-il indiqué. C’est notre droit de mener des exercices chez nous, sur le territoire où nous le jugeons approprié, et ça n’est un sujet de discussion avec personne. Nous avons toujours dit qu’après la fin des exercices, les troupes retourneraient dans leurs bases permanentes. C’est ce qui se passe cette fois-ci. Il n’y a pas de nouveauté. C’est un processus normal. »

« Ensemble avec nos partenaires, nous avons réussi à empêcher toute nouvelle escalade de la part de la Russie », a déclaré, ce mardi 15 février au matin, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba. Pour lui, il est cependant encore trop tôt pour constater une véritable baisse des tensions dans cette crise qui secoue l’Europe depuis fin 2021. « La situation reste tendue mais sous contrôle », a ajouté M. Kouleba, au lendemain de la visite à Kiev du chancelier allemand Olaf Scholz qui est attendu ce mardi à Moscou.

Si la Russie s’est toujours défendue de toute velléité guerrière, elle réclamait des garanties pour sa sécurité, dont la promesse que Kiev n’intégrera jamais l’Otan. Cette demande a été rejetée par les Occidentaux, qui ont proposé en échange des pourparlers sur d’autres sujets comme le contrôle des armements, les visites réciproques d’infrastructures sensibles ou des discussions sur les craintes russes en matière de sécurité. À Moscou, on ne se prive pas pour autant de moquer les Américains, et notamment l’annonce présentée comme quasi certaine d’une invasion de l’Ukraine mercredi. Message écrit de la porte-parole de la diplomatie russe : « Le 15 février 2022 restera dans l’histoire comme le jour de l’échec de la propagande occidentale de la guerre. »

Reste que visiblement la Russie est loin d’avoir renoncé à certains de ses objectifs. Il y a quelques instants, la Douma vient de voter un projet d’appel à Vladimir Poutine pour la reconnaissance officielle des républiques autodéclarées du Donbass. Prudent, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a d’ailleurs affirmé « qu’aucun signe de désescalade » n’était réellement constaté sur le terrain, en dépit de « signaux » envoyés par Moscou de sa volonté de dialoguer ».

RFI avec AFP

 

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