Longtemps resté silencieux sur les sujets brûlants de l’actualité sociopolitique de Gagnoa, le député-maire de cette localité , Yssouf Diabaté, parle dans cette interview, de sa gestion de la commune de Gagnoa, du club phare de football de sa ville, de sa succession en tant que député et de son prédécesseur Médji Bamba.
Le Monde Actuel : Comment jugez-vous vos actions à la tête de la commune de Gagnoa ?
Yssouf Diabaté : Je pense que mon bilan à la tête de la commune de Gagnoa est satisfaisant. Dieu voulant, l’année prochaine, le budget de la mairie que je dirige va atteindre la barre de 2 milliards de FCFA. Cela parce que la quotepart de l’Etat et nos ressources propres ont grimpé. A quelques mois de la fin de cette année 2024, nous avons déjà dépassé les 70% du recouvrement.
Est-ce que la mairie technique est outillée ?
En dehors de la chargeuse et des deux bennes que l’Etat a offertes à la mairie en 2013, elle ne s’était plus dotée de machine, ni de camion. Mais sous mon règne, nous avons acquis des tracteurs, des tricycles à volant, une niveleuse flambant neuve et deux bennes.
Qu’avez-vous fait d’utile pour vos administrés ?
Nous avons construit des écoles et des maternités. Des efforts sont en train d’être faits pour embellir le rond-point devant le centre hospitalier régional de la ville mais surtout pour construire le grand marché. Le budget dont nous avons hérité en 2018 était de 798 millions FCFA et aujourd’hui, nous sommes presqu’à 2 milliards de FCFA. C’est la preuve que notre bilan est largement satisfaisant. Les félicitations du Trésor public et de notre ministère de tutelle par rapport à nos réalisations ne font aucunement défaut. Cependant il faut reconnaître que beaucoup reste à faire pour régler les maux qui minent notre ville mais progressivement, nous allons y arriver.
Que répondez-vous à ceux qui disent que le régime Ouattara auquel vous appartenez a oublié Gagnoa en matière d’infrastructures routières ?
Certaines langues soutiennent effectivement que la ville de Gagnoa a été oubliée par le Président de la République, Son Excellence Alassane Ouattara, en matière d’infrastructures routières. Personnellement, je m’inscris en faux. Je voudrais dire aux uns et autres qu’en moins de 5 ans, nous avons bénéficié de 15 kilomètres de bitume. Ce ne fut jamais le cas depuis que la ville de Gagnoa a été érigée en commune. L’Etat n’a donc pas rangé notre localité aux oubliettes comme le prétendent certaines personnes.
Comment les populations ressentent– elles concrètement le développement de Gagnoa sous votre gouvernance ?
La ville de Gagnoa, pour ceux qui ne savent pas, est en pleine extension et en chantier. Elle est sur le point d’atteindre les villages de Kakrédou et de Gnahio-Dégoué, Godiabré et Daliguepa. Les taxis-ville sont passés de 700 déclarés à 1500.
Seriez-vous candidat aux prochaines élections législatives en 2025 ?
C’est le désaccord entre nous, cadres du RHDP de Gagnoa qui m’a poussé à l’époque d’être candidat aux élections législatives en 2021 et de les remporter. Alors si, je dois abandonner un poste électif, c’est celui de député.
Pensez-vous à des cadres de votre parti politique pour vous succéder ?
Notre parti au niveau local regorge d’une pléthore de cadres dont Kamaté Issiaka, Yacouba Dembélé qui peuvent occuper cette fonction. Kamaté Issiaka particulièrement est la révélation de la jeunesse du RHDP de Gagnoa où il a un très bon profil. Par le passé, nous avons voulu que le fauteuil revienne à l’ancien ministre Alcide Djédjé mais le parti a décidé qu’il soit sénateur. Personnellement, je ne compte pas être candidat aux législatives de 2025 mais la dernière décision reviendra à la direction de mon parti politique qui est bien organisé.
Etes-vous en contact avec votre prédécesseur, l’ancien maire Médji Bamba ?
Il n’y a aucun contact entre l’ancien maire, Médji Bamba et moi. J’ai rompu le contact avec lui bien avant 2020 depuis qu’il a été le directeur de campagne d’une liste d’indépendants contre le candidat du RHDP que j’étais. Je ne le considère plus comme un père comme c’était le cas, il y a quelques années.
Pouvez-vous contribuer à la montée du Sporting club de Gagnoa dont vous avez été le président pendant de nombreuses années ?
Me considérant comme un véritable passionné de football, je suis disposé à prêter mains fortes au Sporting club de Gagnoa pour sa remontée en première division. Mon amour pour cette équipe de ma ville ne date pas de la dernière pluie. L’ancien président Noël Badi peut vous le confirmer. Je me rappelle que j’ai payé le salaire d’un mois de l’équipe alors que j’étais vice-président. Il arrivait que je complète la prime de match des joueurs chaque fois qu’ils enregistraient des victoires.
Que pensez-vous de la création d’une entreprise pour épauler votre successeur le colonel Gadji Charles à la tête de cette équipe ?
Le Sporting club de Gagnoa ne peut pas créer une société sans qu’il n’ait pas lui-même de part dans les actions. Si tel devait être le cas, cela serait quand même bizarre. Celui qui possède 80% des actions peut un jour décider de délocaliser le club et son siège. Mieux changer le nom de l’équipe. Je n’ai pas été mis sous pression pour quitter la présidence de cette équipe.
On vous accuse de travailler en sourdine pour reprendre le Sporting club de Gagnoa. Est-ce vrai ?
Je suis parti de mon propre gré. Certaines langues laissent entendre que j’ai des intentions de reprendre l’équipe du Sporting club de Gagnoa. Ce n’est pas vrai. Je suis déjà occupé par la ligue amateur de football où je dois réussir mes missions, cette année, après avoir réussi des paris, l’année dernière. Cependant, je n’accepterai pas que le Sporting club de Gagnoa qui a une histoire soit bradé à quiconque. Cette équipe est la fusion de cinq clubs de la région de Gagnoa.
Interview réalisée
par Doumbia Namory
Correspondant permanent
Légende photo : Ancien président du Sporting club de Gagnoa. Yssouf Diabaté, ne compte pas revenir à la tête du club.
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