Guerre à Gaza – Les présidents français, égyptien et le roi de Jordanie prennent une position commune

Dans une tribune publiée le lundi 8 avril 2024, le président français Emmanuel Macron, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi et le roi de Jordanie Abdallah II appellent au respect des résolutions de l’ONU et s’opposent à l’offensive israélienne à Rafah que Benyamin Netanyahou a confirmé plus tôt dans la journée.

 « La guerre à Gaza et les souffrances humaines catastrophiques qu’elle entraîne doivent cesser immédiatement. » C’est ainsi que débute la tribune publiée lundi 8 avril au soir par Le Monde et signée par les présidents français et égyptien ainsi que le roi de Jordanie. Dans ce texte, Emmanuel Macron, Abdel Fattah Al-Sissi et Abdallah II exhortent « toutes les parties à respecter toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies » et demandent « une mise en œuvre immédiate et inconditionnelle de la résolution 2 728 du Conseil de sécurité des Nations unies ». Cette dernière, adoptée le 25 mars, est la première à exiger un cessez-le-feu immédiat à avoir été entérinée. Mais elle n’a, pour l’heure, pas été suivie d’effet.

Condamnation de l’offensive prévue à Rafah

Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a même, un peu plus tôt dans la journée du 8 avril, assuré, à rebours de la pression internationale, que « l’entrée dans Rafah (…) se fera ». « Il y a une date », a-t-il ajouté sans la préciser. « Nous avons clairement fait savoir à Israël que nous pensions qu’une invasion militaire massive de Rafah aurait un effet extrêmement néfaste sur ces civils et qu’elle nuirait en fin de compte à la sécurité d’Israël », a réagi dans la foulée le porte-parole du département d’État des États-Unis, Matthew Miller.

Les trois chefs d’États signataires de la tribune ont, eux, mis « en garde contre les conséquences dangereuses d’une offensive israélienne à Rafah, où plus de 1,5 million de civils palestiniens ont trouvé refuge. Une telle offensive ne fera qu’accroître les pertes humaines et les souffrances, aggraver le risque et les conséquences d’un déplacement forcé massif de la population de Gaza et entraîner une menace d’escalade dans la région ».

« Un accès total et sûr » pour l’aide humanitaire et une solution à deux États

Condamnant « les attaques ayant conduit à la mort de travailleurs humanitaires, et tout récemment l’attaque contre un convoi d’aide de l’ONG World Central Kitchen », les trois dirigeants se prononcent également dans leur texte commun sur la question de l’aide humanitaire empêchée par Israël« Les Palestiniens de Gaza ne sont plus seulement exposés à un risque de famine ; celle-ci s’installe déjà », estiment-ils appelant, au nom du droit international, à « une augmentation massive de la fourniture et de la distribution de l’aide humanitaire » et à ce que tous les acteurs, dont l’Unrwa mis en cause par Israël, bénéficient « d’un accès total et sûr, y compris à la partie nord de la bande de Gaza ».

Appelant « tous les acteurs à s’abstenir de toute attitude escalatoire », Emmanuel Macron, Abdel Fattah Al-Sissi et Abdallah II demandent également « instamment qu’il soit mis fin à toutes les mesures unilatérales, notamment les activités de colonisation et la confiscation de terres. Nous exhortons également Israël à empêcher la violence des colons ».

Et d’ajouter enfin : « Nous affirmons notre détermination à intensifier nos efforts conjoints pour faire aboutir effectivement la solution des deux États. » Pour en prendre le chemin, au-delà des déclarations, la Palestine a relancé la procédure pour la reconnaissance de son État comme membre à part entière de l’ONU. Le Conseil de sécurité a décidé lundi qu’il se prononcerait d’ici fin avril sur cette demande. Reste que sur cette question, la France n’a pas, pour le moment, joint la parole aux actes en reconnaissant l’État palestinien. Pas plus qu’elle ne plaide pour des sanctions ou l’arrêt des livraisons d’armes afin de contraindre Israël au respect du droit international.

(Source : L’Humanité)

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