L’INJS, l’école des champions, ouvrent ses portes au festival de l’industrie qui se tiendra en mai 2022. Habib Sanogo, le directeur général, établit le lien intime entre sport et industrie, entre sport et performance scolaire.
Quelle est l’histoire de l’Institut national de la jeunesse et des sports ?
Notre histoire commence le 15 avril 1961. C’est la première grande école, après l’indépendance de Côte d’Ivoire, qui a en charge la formation sportive de la jeunesse. En 2012, l’institut a été restructuré pour devenir une direction générale. Aujourd’hui, nous avons près de 7000 étudiants, 8 masters dont 4 masters en STAPS, Sciences et techniques des activités physiques et sportives, et 4 masters en STAS, Sciences et techniques des activités socio-éducatives. En ce qui concerne les STAPS, nous avons l’éducation motricité, ceux que vous connaissez comme professeurs d’EPS. Ensuite, les APA, l’éducation physique adaptée, le management du sport et l’entrainement sportif. Aujourd’hui, l’INJS est capable de fournir des techniciens pour encadrer toutes les disciplines sportives. En STAS, nous un master en entrepreneuriat conduite de projets, un master en andragogie, un master en gérontologie, un master en loisir. A côté, nous avons des formations de la fonction publique pour les maitres et maitresses d’éducation permanente, les maitres et maitresses d’éducation physique et sportive, les maitres et maitresses adjoints d’éducation permanente.
Les athlètes ivoiriens se distinguent ces dernières années à l’international. Vous devez être très fiers, étant entendu que tout part de votre institution…
Nous sommes une école de champions, nous produisons des champions et nous continuerons de produire des champions. Toute notre fierté est là quand enregistrons ces victoires internationales. Notre pays est une terre de sport, il a produit de grands sportifs et continue d’en produire. La contribution de l’INJS est très appréciable dans cette dynamique. C’est une fierté pour nous. Je voudrais ici rendre hommage à tous ces techniciens qui nous permettent de produire ces champions.
Quel est votre avis sur la baisse du niveau scolaire ?
Selon quelques statistiques que nous avons, l’Education nationale s’est rendu compte que la baisse du niveau scolaire est aussi liée à la baisse de la pratique de l’éducation physique et sportive dans les écoles. Vous savez qu’un enfant qui n’a pas une bonne motricité, qui n’a pas un bon état physique, ne peut pas être assidu aux cours. Or, quand vous n’êtes pas assidus aux cours, vous ne pouvez pas suivre toutes les matières. Forcément, vous avez un handicap parce que soit vous avez un long temps de maladie, soit un long temps d’indisponibilité. Il en découle un désapprentissage qui se ressent dans la qualité des résultats scolaires.
Vous avez accepté d’être le parrain de Festival Industrie. Qu’est-ce qui vous a motivé ? Existe-t-il un lien entre l’industrie et le sport ?
D’abord, c’est un honneur pour notre institution que les promoteurs de ce festival aient pensé à l’INJS. Là où on parle d’émergence économique, d’émergence industrielle, l’INJS, école de formation des jeunes, ne peut pas rester en marge. C’est pour cela que nous avons accepté d’en être le parrain. Il faut savoir qu’aujourd’hui, le sport est la première industrie au monde. Les ressources provenant de l’industrie du sport sont de loin au-dessus des ressources tirées des autres industries. Le sport est devenu une véritable industrie, une véritable économie. Comme toute industrie, elle doit avoir des hommes, elle doit avoir une vision, elle doit avoir des outils. La nouvelle dénomination de notre ministère, à savoir la promotion des sports et du développement de l’économie sportive, explique la nouvelle approche du gouvernement en matière de sports. Vous voyez donc que notre ministère est de plain-pied dans cette vision économique et industrielle. Par conséquent, nous devons faire du sport une économie autour d’activités qui brassent un maximum de jeunes, de femmes, de personnes âgées, de personnes à mobilité réduite, en tout cas tout le tissu socio-économique, pour permettre à notre sport de rivaliser avec les autres nations.
Quels sont vos projets à court et moyen termes ?
Nous avons trois projets en termes d’immobilisation. La construction d’un amphithéâtre de 400 places à cause de la massification des formations ; la construction de salles spécialisées à l’Ecole normale supérieure d’éducation permanente ; et la construction d’une piscine olympique pour permettre aux enfants de se former à la natation mais aussi à toute la population environnante de s’adonner à la pratique de la natation. Vous savez que la natation est l’un des sports complets. Une grande école de sport sans une piscine, c’est inacceptable. Nous faisons donc des pieds et des mains pour construire cette piscine. Nous espérons que les autorités, dans un futur proche, accéderont à notre demande.
Est-ce que vous faites de la formation en ligne ?
Oui ! Avec l’apparition de la Covid, nous nous sommes adaptés. Nous faisons de la formation en ligne. Cela nous permet de nous adapter aux nouvelles conditions de formation dans le monde. Vous savez que quand vous voulez être parmi les meilleurs dans votre domaine, il ne faut surtout pas occulter le volet digital et numérique.
Quels sont les débouchés pour les jeunes, formés à l’INJS ?
Tous ceux qui rentrent à l’INJS ont un emploi garanti. Les jeunes rentrent par concours, il y a des postes budgétaires prévus, et après leur formation, ils sont automatiquement insérés. Donc, nous n’avons de chômage chez nos étudiants. Tous les étudiants qui entrent à l’INJS sortent et travaillent.
Avez-vous un appel aux populations ivoiriennes ?
Je voudrais dire à l’ensemble de nos concitoyens, surtout à l’ensemble des jeunes, que l’INJS est à leur disposition. A côté des formations diplômantes, nous avons des formations qualifiantes, ouvertes à ceux que nous appelons les Bac moins, c’est-à-dire tous les enfants, à partir du niveau 5ème jusqu’à la Terminale. Ils peuvent venir se former en entrainement fitness, surveillance de baignade, maraichères, arts floral, art déco, pâtisserie, cuisine, photographie, sérigraphie, broderie chinoise etc. Nous avons une panoplie de formation qui pourraient intéresser les jeunes. Nous communiquons auprès des mairies, ONG et associations pour permettre aux jeunes de s’insérer dans le tissu économique. Nous sommes ouverts et prêts à accompagner les jeunes à s’ouvrir un chemin et bâtir leurs vies.
Aux industriels ?
Au-delà des jeunes, je voudrais demander à l’ensemble des industriels de s’inscrire dans le Festival de l’Industrie qui, pour moi, est une fenêtre pour avoir plus de visibilité. Et comme il est associé à la pratique du sport, je reviens là-dessus. J’ai fait remarquer que le niveau scolaire a baissé à cause de la baisse de la pratique de l’activité physique et sportive dans les écoles. Cette remarque est valable pour le monde de l’industrie. Vous ne pouvez pas avoir une industrie performante si vous n’avez des hommes bien formés et bien portants. Or, l’activité physique bien menée peut permettre à nos industriels d’avoir un personnel bien formé et bien portant pour assurer et assumer l’ensemble des tâches qu’on leur confie. Donc, j’invite les industriels à s’approprier l’activité physique pour permettre de baisser la facture de la santé et avoir des agents efficaces et performants.
Entretien réalisé
Par K. Bruno
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