Mali / Procès à huis clos des 46 militaires ivoiriens  –  Le verdict pourrait être connu ce vendredi

Ils étaient au départ 49 militaires ivoiriens arrêtés, le dimanche 10 juillet 2022, à l’aéroport international président Modibo Kéita de Bamako-Sénou, détenus successivement au camp de gendarmerie puis au camp militaire de Kati, à 15 km de Bamako. Au dire de sources crédibles maliennes. Le samedi 3 septembre 2022, trois soldates, membres du groupe des 49 militaires ivoiriens, ont été libérées et ont regagné Abidjan, la capitale de Côte d’ivoire. Il s’agit de Bakayoko Awa, Blédou Kanga Adèle et Bamba Sita, toutes issues du Bataillon de commandement et de service (BCS) des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI).

A partir de ce jeudi 29 décembre 2022, c’est au tour des 46 militaires ivoiriens encore détenus au Mali de connaître l’évolution de leur situation. Cela à travers la poursuite d’une procédure judiciaire dont le démarrage date d’août 2022 lorsqu’ils ont été inculpés d’«association de malfaiteurs, attentat et complot contre le gouvernement, atteinte à la sûreté de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but de troubler gravement la stabilité du pays ».

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Ces 46 militaires comparaissent aux assises à Bamako. Le procès ouvert aujourd’hui jeudi s’est déroulé en total huis clos. « Le public n’a pas été autorisé à assister à l’audience. Les personnes nombreuses venues ont été priées d’attendre hors du siège du tribunal qui abrite les assises et la cour d’appel ici à Bamako. Même le personnel du tribunal qui n’est pas concerné par ce procès n’a pas eu accès à son lieu de travail ce jeudi », nous a confié un habitant de Bamako qui a fait le pied de grue devant le tribunal, du matin à la fin d’après-midi.

Selon des sources concordantes à Bamako mieux informées du dossier, le verdict du procès pourrait être rendu ce vendredi 30 décembre 2022 et les 46 soldats ivoiriens condamnés à une peine de prison qui équivaudra à leur temps de détention. « Ils ont passé plus de 5 mois en prison depuis leur arrestation, le dimanche 10 juillet 2022.

Les juges les condamneront sans aucun doute à 5 mois de prison et les déclareront libres sur le champ. Cette crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire qui nous a tous peinés prendra fin demain, vendredi, afin que nos deux pays frères revivent de bonnes relations comme par le passé et que la stabilité de nos deux pays soit une préoccupation pour chacun de nous », soutient une source politique proche du régime malien de transition qui a requis l’anonymat.

A noter que la chambre d’accusation de la cour d’appel de Bamako siégeant, le mercredi 27 décembre 2022, a entériné l’inculpation des 46 militaires ivoiriens et ordonné leur renvoi devant les assises pour y être jugés d’autant que la cour d’appel a déclaré « les accusations suffisamment établies contre les inculpés ». C’est suite à cette ordonnance de renvoi émanant de la cour d’appel que les assises se sont saisies du dossier pour ouvrir ce jeudi, le procès dont le verdict sera rendu, le vendredi 30 décembre 2022, saut changement de dernière minute.

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Ce dénouement heureux que connaîtra l’affaire dite des 49 puis 46 soldats ivoiriens arrêtés et détenus au Mali est la résultante d’intenses négociations menées par les autorités ivoiriennes envers celles du Mali sous l’égide du médiateur accepté par tous, le chef de l’Etat du Togo, Faure Gnassingbé.

Mais également par les Nations Unies, l’UA et la CEDEAO. Des négociations du médiateur togolais régulièrement représenté par son ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, qui se sont soldées par la signature à Bamako, le jeudi 22 décembre 2022, d’un accord entre la Côte d’Ivoire et le Mali incluant la libération des 46 militaires ivoiriens, la préservation du bon voisinage etc. Il faut, par ailleurs, préciser qu’au cours de son sommet qui s’est tenu, le dimanche 4 décembre 2022, à Abuja, capitale fédérale du Nigeria, la CEDEAO avait exigé du Mali, la libération des 46 militaires ivoiriens avant le 1er janvier 2023 sous peine de nouvelles sanctions économiques.

Didier Depry

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