« Je suis allié dans l’Union sacré depuis deux ans. Le président Tshisekedi avait fait appel à moi et à mon parti pour le rejoindre mais le bilan est très mauvais, le bilan est chaotique. Mais j’ai donné des conseils en interne, j’ai écrit au président de la République et j’avais aussi donné le cahier de charges quand j’ai accepté de rejoindre l’Union sacré et ce cahier de charges n’a pas été considéré ».
Invité, le vendredi 16 décembre 2022, des chaînes publiques RFI et France 24, l’homme d’affaires et politique congolais, Moise Katumbi, président du parti politique dénommé « Ensemble pour la République (EPR) », annoncé sa candidature à l’élection présidentielle qui se tiendra en RDC.
Il justifie sa décision par le constat qu’il fait du bilan du chef de l’Etat Félix Tshisekedi qu’il trouve négatif. Allié de Tshisekedi depuis deux années dans la plateforme politique appelée « Union sacrée », Katumbi a décidé de rompre les amarres afin de briguer la magistrature suprême.
« Ce ne sont pas des critiques, c’est une réalité. J’ai donné des conseils en interne mais comme la situation continue à être chaotique, je dois sauver un peuple en danger et je serai candidat en 2023 mais je dois avaliser ma candidature au congrès de notre parti, le 19 décembre 2022 à Lubumbashi. Donc je serai candidat parce que j’ai une vision pour mon pays et j’ai un bilan quand j’étais gouverneur et j’ai de l’expertise aussi.
Je ne viens pas là pour faire de l’aventure parce que vous savez, il ne faut pas chercher le pouvoir pour le pouvoir, je serai un président qui ne pleure pas, je serai un président qui va trouver des solutions pour son pays », a précisé Moise Katumbi. Qui reste droit dans ses bottes quant à sa candidature pour la présidentielle de 2023.
D’ailleurs l’ancien gouverneur du Katanga et actuel président du club emblématique football Le TP Mazembé annonce que le congrès de son parti politique se tiendra, le lundi 19 décembre 2022, à Lumumbashi au cours duquel la formation politique entérinera sa candidature et se prononcera sur la question importante des alliances en vue de la présidentielle. Puisque de nombreuses autres candidatures sont annoncées.
Les ambitions de Moise Katumbi pour son pays demeurent inaltérées, il l’affirme avec ferme conviction. « La décision est prise, je suis candidat parce que j’ai une vision, j’ai un programme où on va nous respecter. Ce que je ferai, je vais créer des emplois, j’ai les infrastructures à refaire, il y a le tourisme, on doit aussi reconstruire notre armée, donc la sécurité dans notre pays, j’ai tout un programme (…) je suis candidat parce que je vois que mon pays va mal et je peux trouver une solution pour mon pays. Je l’ai fait quand j’étais gouverneur, j’ai un bilan donc j’ai de l’expertise ».
Le chef de file du parti « Ensemble pour la République » a appelé à « des élections crédibles » alors que la majorité des figures de l’opposition dénonce le spectre d’une fraude à l’issue des scrutins. Katumbi a invité, en outre, les électeurs à « assiéger les bureaux de vote » le jour de scrutin « aussi longtemps qu’on n’a pas encore compté les voix et afficher les résultats ».
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La commission électorale nationale indépendante (Céni) a programmé les scrutins présidentiels, législatifs nationaux, provinciaux et les élections des conseillers communaux au 20 décembre 2023. Katumbi avait déjà été empêché de postuler à la présidentielle de 2018 par le régime de Joseph Kabila. Il s’était rallié à l’opposant Martin Fayulu qui avait été battu par un autre opposant, Félix Tshisekedi.
Le scrutin avait été critiqué pour le manque de transparence. Les résultats n’avaient pas été rendus publics. Depuis, Fayulu et plusieurs autres opposants avaient accusé Tshisekedi de n’avoir pas été élu, mais d’avoir été proclamé vainqueur sur la base d’un accord secret avec Kabila, aujourd’hui dans l’opposition.
Didier Depry
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