Bénin /  Affaire « exécutions extrajudiciaires dans une école » : Ce qui discrédite l’enquête du journaliste Virgile Ahouansè

Après sa garde-à-vue à la Brigade criminelle à Cotonou, capitale du Bénin, le mardi 20 décembre 2022, le journaliste Virgile Ahouansè, directeur de l’information de la Radio en ligne Crystal News, a été déféré devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), ce jeudi 22 décembre 2022, où il a été présenté au procureur près ladite juridiction spécialisée.

Il est inculpé pour « diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux » dans le cadre d’une enquête réalisée sur de supposées exécutions extrajudiciaires dans une école à Porto- Novo. Dans son enquête, le journaliste accuse sans preuves apparentes et tangibles la police républicaine d’avoir commis ces graves violations des droits de l’homme.

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Il s’est seulement fondé sur les propos de prétendus témoins au nombre desquels le gardien de l’école et le chef du quartier de la ville de Porto-Novo où est basé l’établissement scolaire. Fait curieux, ces « témoins » se sont volontairement rétractés lors des interrogatoires menés par la police sans qu’ils aient subi, avons-nous appris, de quelconques brimades de la part des policiers.

Cette situation complexifie le dossier du journaliste Virgile Ahouansè qui pourra difficilement brandir la violation de la liberté de presse par l’Etat béninois comme argument d’autant qu’il a commis la plus grave des fautes professionnelles en matière de journalisme qui est l’équilibre de l’information. Une règle sacro-sainte du code de déontologie du journalisme.

Nulle part le journaliste Virgil Ahouansè n’a recueilli et diffusé la réaction de la police républicaine concernant ces graves accusations dont elle fait l’objet. Puis qu’il s’agit d’exécutions extrajudiciaires, la version de la police républicaine devrait impérativement figurer dans l’enquête. Tout comme, dans une moindre mesure, les réactions du ministère de la sécurité dont dépend la police républicaine et du ministère de l’éducation nationale puisque c’est une école qui aurait servi de cadre à ces tueries supposées.

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N’ayant pas fait tout cela, le journaliste Virgil Ahouansè se trouve totalement discrédité et il tombe sous le coup de la diffamation. Et comme nul n’est au-dessus de la loi, dans aucun pays au monde, ni pour la diffamation ni pour tout autre infraction, Virgil Ahansouè pourrait répondre de ses actes devant les tribunaux béninois.

La justice du Bénin fera, nous en sommes certains, librement son travail, en toute indépendance, et elle prendra la décision qu’il faut afin de sauvegarde la liberté de presse et d’expression mais également préserver le pays de toute psychose entretenue pouvant perturber la quiétude des populations.

Didier Depry

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